Paul François a été intoxiqué gravement en 2004 par un herbicide “le lasso” produit par Monsanto. Pour la 3ème fois Monsanto-Bayer a été condamné par la Cour d’appel de Lyon. Il avait déjà gagné contre le géant de l’agroalimentaire au tribunal de grande instance en 2012, la Cour de cassation a cassé l’arrêt rendu par la cour d’appel en juillet 2017. Aujourd’hui, l’affaire se retrouve devant la cour d’appel de Lyon où le verdict vient de tomber, favorable au Charentais.
Après avoir obtenu la reconnaissance du caractère professionnel de sa maladie, Paul François a entamé le combat contre Monsanto en 2007, pour « défaut d’information sur l’étiquette et non-respect du devoir de vigilance ». Il a gagné deux fois contre Monsanto, en première instance et en appel, et la firme a été condamnée à lui verser une indemnisation. Depuis 14 ans que le combat judiciaire a commencé, Monsanto s’en tient à un unique argumentaire : ses avocats affirment que le Lasso a été utilisé avec succès en France et qu’il n’existe pas de lien de cause à effet entre cet herbicide et l’état de santé de Paul François. Mais cet argument n’a convaincu ni la justice ni les autorités sanitaires puisque le Lasso est retiré des ventes depuis 2007.
Aprés son intoxication, c’est des mois d’hospitalisation, des pertes de connaissances, des comas, des maux de tête très violents, mais les médecins ne font pas immédiatement le lien avec son intoxication, certains l’accuseront même de « se droguer » volontairement avec l’herbicide. Il subit sans arrêt des pressions de Monsanto, mais finalement, le lien est fait entre son intoxication et ses problèmes de santé. Aujourd’hui, Paul François a 55 ans, il souffre toujours de graves troubles neurologiques qui l’empêchent de vivre normalement ; il a des lésions cérébrales et il est constamment sous anti-inflammatoires pour lutter contre de violents maux de tête.
“Il y aura un avant et un après” : l’agriculteur Paul François a remporté jeudi à Lyon une nouvelle bataille judiciaire dans le long combat qu’il mène face à Monsanto, filiale du groupe allemand Bayer.Cette fois, la cour d’appel a indiqué avoir fondé sa décision sur la base de “la responsabilité du fait des produits défectueux”, comme réclamé par la Cour de cassation.
Pour le céréalier, cette “journée historique” sonne comme “un message à Agnès Buzyn, au ministre de l’Agriculture et au président de la République”