Une forte exposition à des rayonnements similaires à ceux émis par des téléphones cellulaires crée des tumeurs pour les rats mâles, mais pas pour des rattes et des souris, selon une étude publiée vendredi par une agence gouvernementale américaine, le National Institute of Environmental Health Sciences.Cette recherche indique que des rats mâles ont développé une forme particulière de tumeur cardiaque lorsqu’ils sont exposés de façon prolongée à des rayonnements de radiofréquences plus fortes que les normes permises pour des activités humaines. Les rats, mâles et femelles, avaient aussi une incidence plus élevée de myocardiopathie, une maladie du muscle cardiaque.
Nous relayons le communiqué de notre partenaire : Priartem
Nouvelle étude sur radiofréquences et tumeurs :
les preuves scientifiques s’accumulent
Ce 2 février, les nouveaux résultats de la grande étude américaine du National Toxicology Program (NTP) ont été mis en consultation sur le site du NIH. Rappelons que cette étude est exceptionnelle tant par le nombre d’animaux observés que par la durée de l’observation.
Les chercheurs du NTP confirment que l’exposition aux radiofréquences conduit à une augmentation significative de l’incidence de tumeurs au niveau des tissus proches des nerfs dans la région du cœur. Cette augmentation n’apparaît pas systématiquement liée à une élévation du niveau d’exposition.
Les chercheurs ont également trouvé une augmentation de pathologies inhabituelles du muscle cardiaque, de lésions des tissus cardiaques chez les rats mâles et femelles.
Une augmentation significative du nombre de rats et de souris présentant des tumeurs dans les autres organes à l’un des niveaux d’exposition étudiés est également rapportée : cerveau, prostate, hypophyse, glandes surrénales, foie et pancréas, sans toutefois que le lien avec les radiofréquences puisse être totalement établi à ce stade.
Des dommages à l’ADN ont également été constatés, avec de fortes variabilités entre individus.
Pour Janine Le Calvez, vice-présidente de PRIARTEM en charge de la veille de l’association sur les études épidémiologiques « ces résultats ne sont pas isolés. Ils viennent en addition de résultats récents qui ne sont pour l’instant pris en considération par aucune agence sanitaire, que cela soit au niveau français, européen ou de l’Organisation Mondiale de la Santé ». Elle ajoute que « en 2014, une équipe française a montré que l’utilisation d’un portable pendant 15 heures par mois (correspondant à 30 minutes par jour) multipliait le risque de gliome par 4. En 2015, la réplication d’une étude sur l’animal a conclu au rôle de promotion des tumeurs à des niveaux inférieurs aux valeurs limite d’exposition, avec des tumeurs au niveau du poumon et du foie. Ajoutons à cela que les registres du cancer, lorsqu’ils sont bien tenus, montrent des augmentations des tumeurs cérébrales tout à fait inquiétantes, plus de 40% entre 2003 et 2012 au Danemark par exemple ».
Pour Sophie Pelletier, présidente de PRIARTEM, il faut cesser de différer les analyses scientifiques indispensables et les décisions pour protéger la population contre ces risques évitables : «A l’instar de certains chercheurs, comme l’épidémiologiste suédois Lennart Hardell, nous demandons à ce que la cancérogénicité des radiofréquences soit réévaluée en tenant compte de toutes ces études récentes. Pendant ce laps de temps, tout doit être fait pour informer correctement les utilisateurs et dissuader l’usage des dispositifs émetteurs par les plus jeunes, comme l’a recommandé l’ANSES, l’agence sanitaire française ».
www.nih.gov/news-events/news-releases/high-exposure-radiofrequency-radiation
L’association va réitérer ses demandes de réévaluation de la cancérogénicité des radiofréquences auprès de la Ministre de la Santé et de l’ANSES.
Priartem Contact presse : 01 42 47 81 54