Deux ans exactement après la signature de l’Accord de Paris à l’issue de la COP 21, la France a organisé le 12 décembre un sommet international « pour faire un point d’étape sur son avancée et mobiliser les financements indispensables » à sa réalisation, tel qu’annoncé mardi par le président Emmanuel Macron.
Au cœur du sommet une vingtaine de projets ont été mis en valeur. Présentés lors des tables rondes du matin, de la Climate Agora du déjeuner et des séquences de l’après-midi, ces projets illustrent le fait que des solutions concrètes – locales ou globales – existent pour répondre aux enjeux auxquels nous faisons face. Ils devraient être amplifiés et répliqués et servir de source d’inspiration à travers le monde. Ils démontrent que nous sommes engagés dans un monde nouveau pour préserver l’avenir de notre seule et unique planète.
Mercredi 12 décembre 2017 après-midi, Jim Yong Kim,le président de la Banque mondiale, a annoncé la fin des subventions aux projets d’extraction de pétrole et de gaz dès 2019. Le financier international rejoint ainsi le camp de ceux qui plaident pour qu’on laisse ces énergies fossiles dans le sol afin de ne pas aggraver les teneurs en CO2 dans l’atmosphère. Il met ainsi à mal la réalisation de bon nombre de projets qui ne peuvent se faire sans la garantie du financeur.
Ce sommet a montrer le rôle essentiel des banques multilatérales , il a été souligné tout au long de ce sommet climat destiné à célébrer les deux ans de l’accord de Paris à la COP21, le 12 décembre 2015. En deux ans, le bilan de l’action internationale n’est pas fameux. Après avoir stagnées pendant deux ans, les émissions de gaz à effet de serre ont augmenté de nouveau en 2016. “Nous sommes en train de perdre la bataille, s’est alarmé Emmanuel Macron, en préambule des débats menés en présence d’une cinquantaine de chefs d’États. On ne va pas assez vite et dans cinquante ou soixante ans, des chefs d’États ici présents auront disparu avec leur population.” Pour agir, il faut donc ne plus exploiter les énergies fossiles.
Il faut donc aussi financer tous les projets dans les énergies vertes non émettrices de CO2. Pour ce faire, les investisseurs s’appuient sur une “finance imaginative”. Les banques multilatérales d’aide au développement (comme l’Agence française de développement) revendiquent désormais collectivement un rôle de levier.
Si l’accord de Paris est mis en place rapidement et en totalité, on peut éviter ce qui serait une véritable catastrophe. Mais si les émissions de CO2 continuent pendant encore plusieurs décennies, ce sera désastreux pour les océans. Et même si on limite l’augmentation moyenne des températures de 1,5°C à 2°C, il y aura quand même des dommages. Il faut donc associer une politique ambitieuse d’atténuation des émissions de CO2 à une politique ambitieuse d’adaptation, de reconstruction, de protection pour aider les organismes marins à survivre. Nous voulons montrer que tout n’est pas perdu si on s’y met tout de suite. Mais les solutions à l’échelle régionale ne seront pas suffisantes. La solution majeure à prendre immédiatement à l’échelle du globe, c’est de réduire considérablement les émissions et qu’elles deviennent nulles en 2050. Car la marge de manœuvre de l’humanité se réduit rapidement au fur et à mesure que la concentration de CO2 augmente dans l’atmosphère.
Il faudra donc inventer des règles de surveillance ainsi qu’un système de mesure des tonnes de CO2 évitées grâce aux projets financés.