Novembre 2018 : c’est la 3e édition.
L’objectif de cette campagne : encourager les consommateurs à arrêter de fumer des cigarettes, qui tuent près de 7 millions de personnes chaque année. Aujourd’hui l’industrie du tabac se porte bien et la planète compte encore 1,1 milliard de fumeurs. En France, près de 28 % de la population sont encore consommateurs de cigarettes. Si la tendance se maintient, le tabac devrait tuer un milliard d’hommes et de femmes au cours du XXIe siècle.Or en France le nombre de fumeurs quotidiens était de 13,2 millions en 2016, il est à 12,2 millions en 2017, selon une enquête publiée lundi. Une diminution sans précédent depuis une dizaine d’années. C’est chez les hommes âgés de 18 à 24 ans que le phénomène est le plus net, avec une baisse de 8,9 points (de 44,2 % à 35,3 %), soit environ 240 000 fumeurs de moins. Il s’agit du « plus bas niveau atteint depuis 2000 pour cette tranche d’âge », relève Santé publique France. Cette baisse serait « en partie liée » à une moindre entrée des jeunes dans le tabagisme ou à un passage moins fréquent au tabagisme quotidien. Si l’on constate que la consommation de tabac recule en France avec un million de fumeurs en moins en 2017, néanmoins chez les femmes de 45 à 64 ans, la mortalité liée à la cigarette augmente, d’autant que l’on compte 30,8 % de fumeuses en 2017 contre 21,5 % en 2000. Et le nombre de morts attribuables au tabagisme a été multiplié par deux chez les femmes entre 2000 et 2014.
Les politiques de santé publique ne s’adressent pas encore spécifiquement aux femmes fumeuses, mais « en 2019, la campagne contre l’alcool pendant la grossesse se doublera probablement d’une campagne contre le tabac » a indiqué François-Xavier Brouck, directeur des assurés à la Caisse nationale d’assurance-maladie. Car même enceintes, trop de femmes fument encore : 16 % le font en fin de grossesse, soit un des taux les plus élevés d’Europe (entre 5 % et 10 % au Royaume-Uni et dans les pays du Nord). Or, le tabagisme maternel est un facteur de risque majeur pour la mère comme pour les bébés, augmentant les risques de faible poids, de naissance prématurée et de mortalité périnatale.
L’étude relève par ailleurs que l’usage quotidien de tabac varie fortement d’une région à l’autre. Quatre régions présentent des pourcentages élevés de fumeurs quotidiens : le Grand Est (30,1 %), l’Occitanie (30,3 %), les Hauts-de-France (30,5 %) et Provence-Alpes-Côte d’Azur (32,1 %), contre 21,3 % en Ile-de-France et 23 % en Pays de la Loire. « Cette disparité peut s’expliquer par les inégalités sociales, par des composantes culturelles et peut-être par une plus grande facilité d’accès au tabac en raison de la proximité des frontières », a expliqué lundi François Bourdillon, le directeur général de Santé publique France.
Autre indicateur au vert : pour la première fois depuis 2000, le nombre de patients « traités » pour l’arrêt du tabac a dépassé les 2,5 millions de personnes en 2017, selon les chiffres de l’OFDT publiés en mars.
Si le tabagisme reste à un niveau plus élevé en France que dans les autres pays d’Europe occidentale, ces résultats sont jugés « encourageants » par les pouvoirs publics, et rendent plausible l’objectif fixé par le Programme national de réduction du tabagisme de parvenir au-dessous de 20 % de tabagisme quotidien en 2024.