Une étude de l’Université de Stanford (Californie)a été publiée le 4 novembre dans la revue Cancer et a évalué les associations entre l’exposition à 295 pesticides et la survenue du cancer de la prostate, pour chaque comté des Etats-Unis.Elle pointe la responsabilité de 22 pesticides, associés à la survenue du cancer de la prostate. 19 d’entre eux n’étaient pas connus jusqu’à présent et quatre seraient liés à un risque de mortalité accru.
Les quatre substances associées à la mortalité sont des herbicides, le trifluraline, le cloransulam-méthyl et diflufenzopyr et un insecticide, le thiaméthoxame, pour certains interdis en Europe.
Cette étude a permis d’ analyser les associations au niveau des comtés entre l’utilisation annuelle de 295 pesticides distincts (mesurés en kg par comté) et les taux d’incidence et de mortalité du cancer de la prostate dans les États contigus des États-Unis.
En France, le cancer de la prostate lié à l’exposition aux pesticides est reconnu comme maladie professionnelle depuis 2021. La loi prévoit un délai de prise en charge de 40 ans, sous réserve d’une durée d’exposition de 10 ans. Cela concerne notamment les professions exposées aux pesticides lors de la manipulation ou l’emploi de ces produits, par contact ou par inhalation ou par contact avec les cultures, les surfaces, les animaux traités ou lors de l’entretien des machines destinées à l’application des pesticides.
« Cette recherche démontre l’importance d’étudier les expositions environnementales, telles que l’utilisation de pesticides, pour expliquer potentiellement une partie de la variation géographique que nous observons dans l’incidence du cancer de la prostate et les décès à travers les États-Unis », a déclaré l’auteur principal Simon John Christoph Soerensen, de la Stanford University School of Medicine. « En nous appuyant sur ces résultats, nous pouvons faire progresser nos efforts pour identifier les facteurs de risque du cancer de la prostate et travailler à réduire le nombre d’hommes touchés par cette maladie. »
Et rappelons que ce cancer est prédominant aux Antilles « Malgré l’arrêt, il y a 30 ans, de son utilisation aux Antilles comme insecticide, le chlordécone persistant dans l’environnement continue de contaminer les populations », alerte l’Inserm. Et ce via la consommation d’aliments eux-mêmes contaminés.
Incidences et mortalité des pesticides et du cancer de la prostate : étude d’association à l’échelle de l’environnement: Simon John Christoph Soerensen MD, David S. Lim EM MS, Maria E. Doctorat à la rasse de Montez, Glenn M. Chertow MD, MPH, Benjamin I. Chung MD, MS, David H. Rehkopf ScD, MPH … See all authors