La nouvelle étude publiée dans Nature confirme cette ambiguïté des édulcorants et révèle pour la première fois des perturbations de la composition et la fonction de la flore intestinale.Le professeur Eran Elinav, de l’Institut Weizmann en Israel, principal auteur de l’étude montre que chez la souris 3 édulcorants ( saccharine, aspartame et sucralose) utilisés en prévention du diabète provoquaient chez elle à l’inverse, une mauvaise assimilation du glucose .
Trois groupes de souris adultes ont ingéré de l’eau de boisson enrichie d’un de ces trois édulcorants. Au bout d’une semaine, ces souris présentaient un des signes avant-coureurs du diabète : une « intolérance au glucose » qui s’est traduit par une élévation du taux de ce sucre dans le sang. En revanche, les rongeurs qui buvaient de l’eau seule ou même de l’eau sucrée ne développaient pas cette anomalie.
Les auteurs ont analysé les données de 381 hommes ou femmes non diabétiques, qui avaient répondu à un questionnaire sur leur alimentation. Le résultat montrait qu’une consommation d’édulcorants étaient liés à une mauvaise assimilation du glucose.
Cette étude est à rapprocher de celle de l’Inserm de 2003 qui avait suivi plus de 66 000 femmes durant 14 ans, et avait trouvé que les consommatrices d’une quantité modérée de boissons édulcorées présentaient un risque accru de diabète.
C’est une nouvelle alerte sur les risques potentiels des édulcorants artificiels ou faux-sucres très utilisés par l’industrie agro-alimentaire dans de nombreux produits”light” aliments, sodas, desserts etc..
Nature (J. Suez et al. Nature http://dx.doi.org/10.1038/nature13793; 2014)