L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a rendu public, mardi 15 octobre, un nouvel avis sur les effets des ondes électromagnétiques sur la santé attendu depuis des mois.
L’Anses publie ce nouveau rapport sur les radiofréquences, augmenté des connaissances accumulées depuis trois ans ( dernier rapport datant de 2009).
Parmi les conclusions citons celle qui nous surprend le plus: “Rien ne permet de conclure avec certitude que l’exposition aux téléphones portables et autres objets émettant des radiofréquences (de la tablette au baby-phone) soit nocive pour la santé. Mais affirmer le contraire serait imprudent, au vu du manque d’études approfondies disponibles”.
16 experts ont examiné pendant deux ans, ont analysé près de 300 études publiées entre le 1er avril 2009 et le 31 décembre 2012 parmi les 1000 recensées. Cette expertise, qui couvre évidemment les téléphones portables, mais aussi tous les appareils émettant des radiofréquences comprises entre 8,3 kHz et 6 GHz (TV, radio, télécommunications, baby-phones, téléphones sans fil DECT, tablettes tactiles, etc.),
Autre conclusion: en substance, l’agence ne conclut pas à des «effets sanitaires avérés» et ne propose donc pas de «nouvelles valeurs-limites d’exposition pour la population générale».
L’Anses relève néanmoins que certaines publications évoquent «une possible augmentation du risque de tumeur cérébrale, sur le long terme, pour les utilisateurs intensifs de téléphones mobiles», s’inscrivant dans le droit fil du classement en 2011 par le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) des radiofréquences comme «possiblement cancérogènes» pour les gros utilisateurs: ce qui correspond cependant à une utilisation de 30 minutes par jour pendant 10 ans.
L’Anses note toutefois que l’évaluation des risques «ne peut être conduite à ce jour pour différents effets potentiels en l’absence de données disponibles chez l’homme ou chez l’animal et que l’impact potentiel des protocoles de communication mis en œuvre (2G, 3G, 4G) apparaît faiblement documenté». Parmi les études les plus frappantes de cette expertise figurent… celles qui n’existent pas (encore) car, tant les déploiements technologiques que les champs de recherche investigués sont en décalage avec la réalité du terrain!”
«Il faut effectivement augmenter le corpus de connaissances», détaille Olivier Merckel chef de l’unité d’évaluation des risques liés aux agents physiques de l’Anses -lequel rappelle que, pour que les experts s’intéressent à tel ou tel effet, «il faut qu’il soit au minium documenté quelque part. Il y a certains effets pour lesquels il n’y a qu’une étude, on ne peut donc rien conclure».
Nous reprendrons les recommandations que l’hebdomadaire le Nouvel observateur nous propose comme mesures de prévention pour limiter son exposition :
1. Utiliser le téléphone portable le moins souvent et le moins longtemps possible.
2. Eviter de garder sur soi un portable en veille, car il envoie, toutes les dix minutes environ, un flash d’ondes à l’antenne la plus proche, et ce jour et nuit.
3. Ne pas garder un portable allumé sur sa table de nuit ou à proximité de la tête : les ondes émises interfèrent avec les ondes cérébrales et peuvent perturber le sommeil ou provoquer pertes de mémoire, maux de tête, vertiges…
4. Utiliser plutôt le mode “haut-parleur” ou un kit mains libres. Attention, l’oreillette réduit l’exposition mais ne l’annule pas.
5. Changer le côté d’utilisation du portable, l’étude Interphone ayant montré les risques liés à un usage unilatéral de longue durée.
6. Ne pas se déplacer en téléphonant, même à pied, le mobile émettant plus fortement afin de trouver l’antenne la plus proche.
7. Eviter de téléphoner en voiture, les ondes du portable, réfléchies par la structure métallique, se trouvant alors concentrées dans un petit espace.
8. Ne pas exposer passivement voisins et enfants à leur insu : le portable irradie jusqu’à 1,50 mètre. Ce conseil vaut tout particulièrement pour tout usage en milieu clos : autobus, train…
9. Pour les femmes enceintes, ne pas porter son combiné sur le ventre et, plus généralement, éviter au maximum son utilisation.
10. Pour tous les parents : doter le plus tard possible vos enfants d’un portable, leur cerveau absorbant plus de rayonnements que celui des adultes.
11. Privilégier les téléphones fixes filaires plutôt que les téléphones sans fil ou DECT qui émettent des radiofréquences.
12. Brancher le Wi-Fi uniquement lorsqu’on en a besoin.
13. Eviter les babyphones près de la tête des bébés.
14. Eviter de donner une tablette tactile aux enfants.
L’Anses formule des recommandations pour limiter les expositions aux radiofréquences