Un nouveau rapport a été remis ce jour au Ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll: travail conjoint de l’INRA et de l’ITAB( l’Institut technique de l’agriculture biologique)
S’inspirant de précédents travaux, les auteurs de l’étude avancent même quelques chiffres pour plusieurs externalités –qui sont les effets non pris en compte par le marché. Le plus facile à chiffrer s’avère être la moindre pollution des eaux par les pesticides et/ou le nitrate.
En zones de grandes cultures (hors zone de captage), l’économie serait de 20 à 40 euros/hectare, voire de 49 à 309 euros/hectare en zone de captage. Des économies liées au traitement de l’eau, à l’achat d’eau en bouteilles par les ménages, au nettoyage des littoraux et aux pertes financières liées à l’eutrophisation.
Le “bio” ne se limite pas qu’à la question, certes centrale, des pesticides. Il implique aussi les sujets des fertilisants, des antibiotiques ou de la manière de travailler les sols. Mais sans grand suspense, l’avantage va là aussi, le plus souvent, au bio, révèle ce rapport remis ce vendredi au ministre de l’agriculture.Parmi les avantages on note bien sur un environnement plus sain,des bénéfices sanitaires, plus d’emploi… l’agriculture biologique présente de nombreux avantages économiques par rapport à la conventionnelle, ce dont nous étions déjà convaincus. Des bénéfices dont certains peuvent d’ores et déjà être chiffrés.
Egalement «chiffrable», l’emploi, favorisé par l’agriculture biologique: selon les auteurs du rapport, le bio créerait des emplois à hauteur de 10 à 18 euros par hectare et par an, en tenant compte du coût d’un chômeur pour la collectivité. Il pourrait même constituer une solution de repli pour les agriculteurs conventionnels en difficulté, et favoriser leur maintien en activité.
Par ailleurs, le bio présente des synergies avec d’autres secteurs créateurs d’emploi, dont le tourisme. Le rapport évoque toutefois des effets négatifs, notamment en amont (production de pesticides et d’engrais) et en aval (filières longues de transformation et de distribution des produits), difficiles à quantifier. Dans d’autres domaines, il demeure très difficile de chiffrer les externalités de l’agriculture biologique, mais elles semblent nettement en sa faveur. Notamment sur la séquestration de carbone dans les sols, la pollution de l’air, les émissions de gaz à effet de serre –bien moins de protoxyde d’azote (N2O) émis en l’absence d’engrais minéraux azotés.