Nous sommes désormais à l’ère de la mondialisation du risque. La propagation du coronavirus n’est qu’un exemple parmi tant d’autres de l’emprise du monde des hommes et du caractère hyperconnecté de nos sociétés contemporaines : la mondialisation des échanges internationaux, la circulation des flux de marchandises, le tourisme, les migrations, sont les fruits de l’environnement de notre quotidien… La menace est consubstantielle à notre mode de vie et il n’y a plus possibilité d’exclure aucun danger, quel qu’il soit et d’où qu’il vienne . En bref, le risque est devenu aujourd’hui le produit de notre mode de vie.
A vrai dire, si les sociétés actuelles sont marquées par l’apparition de risques inédits (on parle de « risques majeurs ), cela ne signifie pas qu’elles sont plus dangereuses : c’est, en premier lieu, notre rapport au danger qui a changé et à certains égards, notre rapport au monde et la connaissance de celui-ci. Nous sommes habitués à vivre avec le danger, mais sans prise de conscience de celui ci et quand il est présent nous sommes désemparés.
L’une des raisons de cette situation est que notre organisation sociale ne prévoit pas de mode de fonctionnement dégradé : le seul vecteur de circulation de l’argent dans le corps social est l’activité économique instantanée, tout ralentissement de la croissance a des conséquences délétères sur les situations des personnes physiques comme des personnes morales. La crise sanitaire que nous vivons en est le témoin : à force de subir des restrictions budgétaires, l’hôpital est aujourd’hui aux abois (les gréves des hospitaliers durant cette dernière année n’ont pas été entendues et ont été sans effets) , ainsi abordent ils la crise du coronavirus dans des conditions extrêmement difficiles et on ne peut qu’admirer leur capacité à travailler dans une telle situation, mais il sera nécessaire d’en tirer des leçons .