La Méditerranée est la mer la plus polluée d’Europe, malgré une hausse modérée depuis 2009 de la quantité de déchets marins qui s’y trouvent, a révélé le 24 juillet 2019 l’Ifremer (Institut Français de Recherche pour l’Exploitation de la Mer), qui tente de caractériser cette pollution, et notamment les déchets flottants, en les photographiant.
L’Ifremer a mené, entre 1994 et 2017, une vaste étude de suivi des déchets marins méditerranéens : « Si la quantité de déchets marins en Méditerranée fluctue chaque année, elle affiche néanmoins une augmentation globale depuis 2009« , annonce dans un communiqué l’institut basé à Brest, relevant la présence de sacs et bouteilles plastiques, canettes métalliques et emballages alimentaires, cordes synthétiques et filets de pêche ou encore vêtements.
« Dans les années 90, leur densité fluctuait autour de 100 déchets par km2« , note Olivia Gérigny, océanographe au centre Ifremer de Toulon et auteure principale de l’étude publiée dans la revue Marine Pollution Bulletin . « Depuis 2012, cette densité se situe plutôt autour de 200 déchets par km2, avec un maximum de près de 300 atteint en 2015. Le plastique représente plus de 60% de ces déchets« , affirme la chercheuse, pour qui cette hausse s’explique par une augmentation de la production de plastique sur la période, mais aussi un recensement plus systématique.
Ces macro-déchets ont été recensés sur près de 90% de la surface échantillonnée dans les deux zones d’étude : le golfe du Lion et la côte orientale corse. « La Méditerranée est la mer européenne la plus polluée par les déchets« , assure Olivia Gérigny, soulignant que dans une étude comparable menée en mer du Nord, les densités annuelles restaient inférieures à 50 déchets par km2. Des déchets ont été retrouvés dans les 30 canyons sous-marins étudiés, selon l’Ifremer, qui note deux autres zones principales d’accumulation : au large de Marseille et au nord-est de la Corse.