Selon le dernier rapport de l’EFSA, 3,5 % des échantillons analysés en 2008 dépassaient les limites maximales de résidus de pesticides dans les aliments pour 4,2%en 2007. Un chiffre officiellement en baisse depuis l’harmonisation des normes communautaires. Cependant la France ne fait toujours pas partie des bons élèves compte tenu de l’utilisation massive de pesticides même si des progrès sont accomplis.
Selon le second rapport de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) publié le 12 juillet sur les résidus de pesticides dans les aliments dans les pays de l’UE (y compris la Norvège et l’Islande), 3,5 % des échantillons analysés en 2008 dépassaient la limite maximale de résidus (LMR) autorisée contre 4,2% des échantillons en 2007.Une baisse, selon l’EFSA, liée à l’entrée en vigueur le 1er septembre 2008, du règlement 396/2005/CE qui fixe des LMR communes à tous les Etats membres pour 1.100 produits phytopharmaceutiques alors que la réglementation précédente concernait environ 250 substances, chaque pays appliquant auparavant ses propres normes pour les substances ”non harmonisées”. Fixées par la Commission, les LMR concernent 315 denrées alimentaires produites ou importées dans un État membre. Il s’agit de produits agricoles frais ou transformés : légumes, fruits, lait, viande…
L’étude constate plus de pesticides dans les produits importés.Dans cette étude de l’EFSA basée sur les nouvelles normes, plus de 70.000 échantillons issus de près de 200 types d’aliments ont été passés au crible. Si 96,5% des échantillons étaient conformes aux LMR légales, seuls 62,1% des céréales, fruits et légumes ne contenaient aucun produit phytosanitaire en 2008 (contre 58% en 2007).
Des résidus de 365 pesticides différents ont été identifiés, dont 76 dans les seules céréales, relève l’EFSA. L’agence observe également une présence de pesticides supérieure dans les denrées importées de pays hors de l’UE (7,6%) que dans les échantillons provenant des Etats membres (2,4%).Les dépassements des limites autorisées ont surtout concerné les échantillons d’épinards (6,2 %), suivis des oranges (3%), du riz (2,4%), des concombres (2,1%) ou des mandarines (2 %) et des carottes (1,8%).
Concernant les aliments pour bébé (2.062 échantillons) : 76 présentaient des résidus de pesticide. Seulement quatre ont dépassé la limite fixée par l’Union européenne, soit 0,01mg par kg. Enfin, seuls 0,9% des produits biologiques présentaient des niveaux de résidus de pesticides supérieurs à la limite maximale autorisée.
Des dépassements de LMR en France:En France, première consommatrice de pesticides en Europe, 4% des 3.430 échantillons analysés dépassaient les LMR pour les fruits et légumes tandis que 2,6 % des céréales et produits céréaliers étaient non conformes (sur 352 échantillons). D’après la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), les dépassements concernaient essentiellement les fruits comme raisins de table, poires, cerises, pommes et kiwis, mais aussi poivrons et piments, céleris branches, navets, persil, laitues et épinards pour les légumes.
43,8 % des fruits et légumes analysés en France en 2008 contenaient des résidus de pesticides (contre 52,1% en 2007 et 45% en 2006). 1,7 % des produits biologiques présentaient en outre des niveaux de résidus de pesticides supérieurs au seuil autorisé. En revanche, ”aucune non conformité n’a été décelée sur les produits d’alimentation infantile et les épices”, souligne la DGCCRF.
L’EFSA se veut rassurante et précise que la présence de pesticides dans l’alimentation – et même le dépassement d’une LMR ”ne doit pas nécessairement susciter d’inquiétude quant à la sécurité de l’aliment” . Concernant l’évaluation de l’exposition à long terme, l’Agence conclut ”qu’aucun des pesticides évalués ne suscitait d’inquiétude pour la santé”. Mais pour François Veillerette, Président du Mouvement pour les droits et le respect des générations futures (MDRGF), ‘‘le taux de contamination des fruits et légumes reste important tout comme le niveau de dépassement des LMR et des multi-résidus est toujours élevé”. D’autant que les résultats de ce rapport ”ne peuvent être comparés à ceux de 2007”, en raison des nouveaux seuils, rappelle-t-il.