Traiter un malade d’un cancer est loin d’être gratuit. Les Français en ont bien conscience. Pourtant il semble qu’il existe un fossé entre leur perception et la réalité des coûts des traitements.
L’édition 2017 de l’Observatoire Cancer Institut Curie-Viavoice révèle « un fossé immense entre la perception des Français et la réalité quant aux coûts des traitements et de la recherche en cancérologie ». Ainsi, en matière de traitement comme la chimiothérapie pour une patiente atteinte d’un cancer du sein, les Français sont 24% à penser que l’ensemble du protocole coûte moins de 500 euros alors qu’en réalité sont coût s’élève de 5 200 à 31 200 euros selon la molécule utilisée.
Cette méconnaissance des coûts « standards » entraîne une méconnaissance des coûts de la recherche et de l’innovation. Ainsi, en matière de recherche clinique, la perception des Français n’est pas meilleure. Ainsi, « seuls 9% des Français évaluent un juste prix de 10 000 à 25 000 euros pour un essai clinique (étude médicale réalisée sur un patient pour évaluer l’efficacité d’un nouveau traitement), face à 23% qui estiment un prix inférieur à 500 euros », montrent les résultats de l’Observatoire.
« En France, les médicaments anticancéreux représentent aujourd’hui une dépense de 3,2 milliards d’euros par an », note l’Institut Curie. Pris en charge actuellement à 100%, les médicaments constituent à eux seuls 20% des dépenses de l’Assurance-maladie consacrées à la prise en charge des cancers (16,1 milliards d’euros).
Et la tendance à la hausse du prix des traitements n’est pas près de s’inverser. Puisque d’après le Conseil économique, social et environnemental, « un surcoût lié aux nouveaux traitements anticancéreux de 1 à 1,2 milliards d’euros par an est attendu ».
Conséquence: ces prix exorbitants « menacent l’accès aux soins, l’efficience et la soutenabilité des dépenses pour les Etats », notait l’OCDE dans un rapport de janvier 2017.