Une étude parue dans la revue médicale The Lancet Child & Adolescent Health. porte sur 1,6 million d’adolescents dans 146 pays, les chercheurs ont constaté que plus de 80 % d’entre eux ne pratique même pas une heure d’exercice par jour, alors qu’ils passent plus de 4 heures sur un écran. Dans leur vie quotidienne, de nombreux adolescents ne fournissent que très peu d’efforts physiques et tout particulièrement les filles.
Pour parvenir à cette estimation, les chercheurs ont compilé des données recueillies dans le cadre scolaire auprès d’un grand nombre d’adolescents âgés de 11 à 17 ans et résidant dans 146 pays différents. « Ces jeunes ont répondu à des questionnaires sur leurs dépenses physiques au sens large, comprenant le sport mais aussi les déplacements actifs comme la marche ou les tâches domestiques », explique Regina Guthold, de l’OMS, auteure principale de l’étude.
A titre d’exemple, en 2016, la prévalence de l’inactivité physique des jeunes était de 78,4 % en Moldavie, 84,7 % au Pérou, 87 % en France. 87,5 % en Egypte, 93,4 % aux Philippines. De même, selon le dernier rapport de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), « à 15 ans, seulement 14 % des garçons et 6 % des filles exercent une activité physique quotidienne en France ». Or ce manque d’activités met en danger la santé des adolescents : « Le manque d’activité physique entraîne un risque accru de surpoids et de maladies chroniques comme le diabète ou les douleurs de dos », détaille Chiara Testera, de la fondation Promotion Santé Suisse. « Pratiquer de l’exercice régulièrement est favorable au développement cognitif et donc à la capacité à apprendre, explique Regina Guthold. C’est aussi propice à l’établissement de liens sociaux. » Enfin, les études suggèrent que les ados actifs ont tendance à le rester à l’âge adulte.
L’Observatoire national de l’activité physique et de la sédentarité (Onaps) a réalisé en 2018 un état des lieux de l’activité physique et de la sédentarité des enfants et adolescents français, le Report Card. « Rarement la littérature scientifique a autant fait la promotion d’un mode de vie sain à tout âge. Pourtant, les statistiques n’ont de cesse de nous alerter sur une diminution de la pratique physique de nos enfants et adolescents, parallèlement à un accroissement toujours plus important de leurs comportements sédentaires », alertait ce document.