Face au mal-être ancien et profond de la profession agricole, celui-ci ne sera pas résolu si des mesures adaptées ne sont pas prises.
Ce modèle est particulièrement destructeur du vivant, affectant la biodiversité, l’eau, les sols, comme les conditions de détention des animaux, mais en première ligne les agriculteurs eux-mêmes. Les seuls bénéficiaires de cette situation sont l’industrie agro-alimentaire, les fournisseurs de produits photo-sanitaires et la grande distribution, mais surtout pas la majorité des petits agriculteurs qui ne sont pas dans les syndicats majoritaires et qui vivent dans des conditions financières inacceptables. Les lois Egalim, respectivement votées en 2018, 2021 et 2023 devaient permettre aux agriculteurs d’avoir un “revenu digne en répartissant mieux la valeur” et elles sont pointées du doigt pour leur échec.
C’est dans ce cadre que le Ministre des finances a annoncé rapidement “Tous les distributeurs et tous les industriels qui auront reçu une injonction auront quelques jours pour se conformer à la loi Egalim, faute de quoi ils seront sanctionnés à hauteur de 2% de leur chiffre d’affaires.” Côté européen, la Commission promet quant à elle de revenir sur l’obligation de mise en jachère ; mais rien sur les accords de marché internationaux déstructurant la production française.
Mais d’autres mesures qui ont satisfait les grands syndicats ont atterré les ONG préoccupées par l’affaiblissement de la biodiversité et celles qui sont soucieuses de la santé des populations tout comme celles qui soutiennent les agriculteurs victimes des phytosanitaires : le moratoire sur les plans Ecophyto, la baisse des contraintes sur ces produits toxiques.
Suivons l’avancée des mesures nécessaires afin de rendre à la France, la souveraineté alimentaire qu’elle demande depuis des années.