Une première en Allemagne le 1er janvier, les énergies renouvelables ont injecté sur les réseaux allemands de quoi satisfaire la totalité des besoins en électricité des consommateurs . «Personne ne s’attendait à ce que les énergies renouvelables puissent produire 100% de l’électricité consommée en début de matinée d’un jour d’hiver», s’est exclamé le secrétaire d’Etat à l’énergie allemand , Rainer Baake, dans un entretien publié par le Süddeutsche Zeitung. Forte de cette surcapacité, les électriciens allemands ont massivement exporté: près de 6,4 GWh en France, plus de 5 GWh en Autriche (où les prix étaient comparables à ceux observés en Allemagne), et plus de 2 GWh au Danemark.
Aussi incroyable soit-elle, cette performance n’a pas duré. En examinant les statistiques de l’agence fédérale , on constate que l’éolien, les centrales à bois, les barrages ont généré plus de 41 gigawattheures (GWh), entre 6 et 7 heures du matin, soit exactement le volume d’électricité consommée en Allemagne à cette heure matinale. A elles seules, les turbines marines et terrestres ont produit 85% du courant consommé outre-Rhin; autre record battu. Mais une heure plus tard, les ENR avaient déjà cédé du terrain.
Alors qu’en France les énergies renouvelables ont beau faire l’objet d’attentions nouvelles de la part du gouvernement d’Edouard Philippe, leur progression reste lente dans l’Hexagone. L’an passé, la capacité installée ENR a progressé de 3,2%, indique la dernière édition du Baromètre des énergies renouvelables électriques, publiée par Observ’ER et la Fédération nationale des autorités concédantes et régies (FNCCR).
En septembre 2017, la puissance cumulée des barrages hydroélectriques, des champs d’éoliennes, des fermes photovoltaïques, des centrales à biomasse et autre usine marémotrice atteignait 48.071 mégawatts (MW), contre 46.541 MW un an plus tôt. Ces installations ont injecté 87,8 térawattheures (TWh), l’équivalent de 19,4% de l’électricité consommée entre les mois de septembre 2016 et 2017 ( Plus de 550 TWh fournie par l’énergie nucléaire)
Le Commissariat général au développement durable a publié le « Suivi de la directive 2009/28/CE relative à la promotion de l’utilisation des énergies renouvelables » qui fait le point sur le développement des EnR en France en 2016.
Selon les données publiées, la France n’a réalisé que les deux tiers de l’objectif fixé pour 2020 dans le cadre du Plan National d’Action en faveur des énergies renouvelables. Ces résultats confirment les craintes exprimées par le SER depuis plusieurs années : sans une accélération massive du développement des EnR, la France ne sera au rendez-vous des engagements qu’elle avait pris pour 2020, soit 23 % d’énergies renouvelables dans sa consommation finale.
Selon le rapport du CGDD, les énergies renouvelables représentent 15,7 % de notre bouquet énergétique fin 2016. Cette part a augmenté de 6,5% depuis 2005 grâce à la montée en puissance des biocarburants, des PAC et de la filière éolienne terrestre, ainsi qu’au développement du solaire photovoltaïque et de la biomasse pour le chauffage. Avec le rythme constaté en 2016, la part des EnR atteindrait 19% fin 2020 et non les 23% attendus..Le Ministre Nicolas Hulot présente à cet effet les grands axes pour accélérer le déploiement des énergies renouvelables électriques : simplification, développement de la production et innovation.