Les chiffres sont éloquents : l’Organisation mondiale de la santé (OMS) prévoit, à l’horizon 2030, des centaines de milliers de décès chaque année dans le monde liés au changement climatique, qu’il s’agisse des effets des catastrophes naturelles, de la malnutrition, ou encore de la hausse des maladies infectieuses…
Les risques sanitaires liés au changement climatique sont si grands qu’ils pourraient bien remettre en cause un demi-siècle de progrès en matière de développement et de santé publique.
Ces conséquences du réchauffement planétaire sont déjà perceptibles aujourd’hui, comme le souligne le rapport de la commission sur la santé et le changement climatique de la revue médicale britannique Lancet, . De vagues de chaleur en inondations, de cyclones en tempêtes, les phénomènes climatiques extrêmes s’intensifient et frappent tous les continents.Plus encore qu’un problème d’environnement, le réchauffement climatique pourrait bien devenir un véritable problème de santé au niveau mondial selon les conclusions d’un rapport de la Commission sur la santé et le changement climatique de la prestigieuse revue The Lancet publié le mardi 23 juin 2015. Les phénomènes météorologiques extrêmes, tels que les inondations ou les canicules, augmentent les risques de maladies infectieuses, de malnutrition et de stress, soulignent ces spécialistes. La pollution des villes, où les habitants passent de longues heures à travailler sans avoir le temps ni l’espace pour marcher, faire du vélo ou se détendre, est mauvaise pour le cœur, les poumons et la santé mentale, ajoutent-ils.
Près de 200 pays se sont fixés pour but de limiter la hausse moyenne des températures dans le monde à 2 °C par rapport à l’ère pré-industrielle d’ici la fin du siècle, mais la trajectoire actuelle pourrait conduire à une hausse de 4 °C. « La santé publique est un des plus gros enjeux du réchauffement climatique », a estimé le professeur Anthony Costello, directeur de l’University College London et co-auteur du rapport. « Atteindre les 4°C de réchauffement aurait des effets catastrophiques sur la santé de l’homme. C’est une situation qui pourrait remettre en cause tous les progrès de ce dernier demi-siècle. Nous estimons que l’urgence climatique est une urgence médicale », a-t-il ajouté.
Ces drames ne provoquent pas seulement des morts immédiates par milliers, mais aussi des décès différés, notamment du fait des pollutions de l’eau douce ou des contaminations par le choléra, maladie qui tue encore 120 000 personnes par an dans le monde. En Europe, les canicules de 2003 et 2015 ont provoqué des milliers de morts. Des pays comme l’Inde ou l’Australie n’ont pas été épargnés ces dernières années.