La rapporteure spéciale sur le droit à l’alimentation de l’ONU Hilal Elver dresse un réquisitoire des conséquences délétères des pesticides sur la faune, la flore et l’être humain.
Les preuves apportées sur des effets à moyen et long terme par les pesticides, sur le vivant en général et l’être humain en particulier, sont ardues à apporter, d’autant que «l’ampleur des dommages causés par ces produits chimiques est systématiquement contestée [par l’industrie des pesticides et l’industrie agroalimentaire]» comme les pathologies, de mieux en mieux connues, imputables aux pesticides telles que Parkinson, Alzheimer, troubles hormonaux, troubles de la fertilité, etc. Avec quelles conséquences, en termes de politique publique? Les Etats du monde entier semblent sur la même ligne: celle de l’inaction. «Bien que les graves risques pour la santé que présentent nombre de pesticides soient clairement établis, ceux-ci sont encore largement utilisés», constate la rapporteure.
De plus en plus sont notées que les eaux de ruissellement sont contaminées, des populations de ravageurs perturbées, des écosystèmes déstabilisés et des sols privés de vie qui ont des rendements s’effondrent, et de ce fait des générations futures lésées. «Les arguments selon lesquels les pesticides seraient indispensables pour préserver le droit à l’alimentation et à la sécurité alimentaire entrent alors en contradiction avec le droit à la santé, compte tenu des nombreux impacts sanitaires associés à certaines pratiques d’utilisation des pesticides.»
Mais interdire et réglementer ne suffit plus: le moyen le plus efficace à long terme de réduire l’exposition à ces produits chimiques toxiques «est de renoncer progressivement à l’agriculture industrielle», conclut la rapporteure.