L’OMS rappelle qu’une grande partie des sucres consommés aujourd’hui sont “cachés” dans des aliments qui ne sont pas considérés comme des sucreries. “Une étude montre qu’aux Etats-Unis, 80% des aliments vendus en supermarché contiennent des sucres cachés”, a encore indiqué le Dr Branca. Certains pays ont déjà réagi à cet excès de sucre, comme l’Equateur, qui oblige les industriels à apposer un logo de couleur sur les produits alimentaires, selon leur teneur en graisse ou en sucre.
L’OMS souhaite également moins de campagnes publicitaires ciblant des enfants, pour des barres chocolatées ou autres boissons sucrées. L’OMS recommande aussi à ses pays membres “d’engager le dialogue avec les industries agro-alimentaires afin qu’elles réduisent les sucres cachés dans la composition de leurs produits”. Pour lutter notamment contre l’obésité et les caries dentaires, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande de limiter la consommation de sucres libres ou cachés à moins de 10 % de la ration énergétique journalière, voire “si possible” à 5 %.
10 % représente 50 grammes de sucre ou 200 calories pour un adulte et 150 calories pour un enfant.
“Nous avons des preuves sérieuses que de contenir à moins de 10 % la consommation quotidienne de sucre réduit le risque de surpoids, d’obésité et de carie dentaire”, a affirmé le Dr Branca, au terme d’une procédure de consultation lancée il y a un an. Au cours de cette dernière, plus de 170 commentaires d’experts ont été analysés. “Si l’on prend un bol de céréales le matin, une canette de boisson sucrée et un yaourt sucré, on a déjà dépassé cette limite”, a déclaré le Dr Branca lors d’une conférence de presse à Genève. Quant à une cuillère à soupe de ketchup elle représente 4 grammes de sucre caché, autant donc en prendre conscience.
Dans la ligne de mire de l’OMS figurent les sucres rajoutés aux produits alimentaires par l’industrie ou le particulier, ainsi que les sucres présents dans le miel, les sirops, les jus de fruits et les concentrés de fruits. En revanche ne sont pas concernés les sucres contenus dans les fruits et légumes frais et dans le lait, ni les sucres artificiels, tels que l’aspartame.
L’enjeu de ce combat de l’OMS est d’importance, car selon une étude publiée à la mi-janvier, des maladies non-transmissibles, comme le diabète, la cancer ou les maladies cardiaques, sont à l’origine de 16 millions de décès prématurés chaque année dans le monde. Certains de ces maladies sont provoquées par une mauvaise hygiène de vie, comme l’abus d’alcool, le tabac, ou une mauvaise alimentation, trop riche en graisse ou en sucre.