Un nouveau rapport de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), a été publié fin février (Nanomaterials in waste streams : current knowledge on risks and impacts). Il fait état de la nécessité de réaliser trés rapidement des études de toxicité compte tenue de leur part grandissante dans les produits courants.
A notre insu, les nanomatériaux ont, depuis plus d’une décennie, envahi notre espace de tous les jours. On en trouve partout ou presque : dans les produits cosmétiques et de soins corporels (crèmes solaires, dentifrices ou après-shampoings), les aliments (sucre en poudre ou sel de table), les textiles antibactériens, les articles de sport, les matériaux de construction, les peintures, les pneus, les carburants, les appareils électroniques, les panneaux solaires…
Selon l’OCDE, le nombre de produits contenant des nanoparticules a été multiplié par cinq entre 2006 et 2011. Il en existe aujourd’hui plus de 1 300, et le marché mondial des nanomatériaux était estimé, en 2012, à un volume de 11 millions de tonnes, pour une valeur de 20 milliards d’euros.
En France depuis début 2013 le renseignement de leur utilisation dans un un registre des nanomatériaux qu’ils soient produits, importés ou distribués sur le territoire national est obligatoire sous la responsabilité du MEDDE: le dernier inventaire est accessible :http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/Rapport_public_R-nano_2015.pdf; on note 14 000 entreprises qui ont fait la déclaration ce qui représente une augmentation de 40 % par rapport à 2014 et de 500 % par rapport à 2013 ».
Le devenir des déchets de ces nanomatériaux devient plus que d’actualités comme le démontre ce rapport comme par exemple dans les boues issues des stations d’épuration où ils ne peuvent être traités. Ces nanoparticules se retrouvent ensuite, à 80 % ou plus, dans les boues d’épuration. Or certaines réagissent avec d’autres éléments et se transforment, sans que l’on connaisse la toxicité de ces recombinaisons. »décrit le Cérége qui a participé à ce rapport.
Dans un avis rendu en mai 2014, l’Agence française de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), mettant en avant le principe de précaution, avait prôné un « encadrement réglementaire renforcé » des nanomatériaux.