L’intelligence artificielle (IA) au cœur des interrogations

Alors que le développement de l’intelligence artificielle donne un coup d’accélérateur à l’économie numérique, la Cnuced, l’agence de l’ONU pour le commerce et développement, a appelé à mettre en œuvre « des politiques solides pour renforcer la durabilité de la croissance numérique », soulignant que les pays en développement supportent une part « disproportionnée » des dommages environnementaux.

L’intelligence artificielle est souvent saluée comme la technologie du futur, promettant des avancées révolutionnaires dans divers domaines allant de la médecine à la finance, en passant par les transports. Cependant, derrière cette façade innovante se cache une réalité moins reluisante : l’IA consomme une quantité astronomique d’énergie, en contradiction avec les objectifs de durabilité.

Ainsi l’ONU souligne les conséquences prévisibles de l’économie numérique de  « plus en plus graves » sur l’environnement, entre la consommation d’eau et d’électricité des centres de données et l’épuisement des matières premières comme les minéraux nécessaires à la numérisation, tels que le graphite, le lithium et le cobalt, dont la demande pourrait augmenter de 500 % d’ici à 2050. En 2022, les centres de données ( Data Centers) ont consommé 460 térawattheures d’électricité, et leur consommation devrait encore doubler d’ici 2026.

L’essor de l’IA impose un besoin croissant en infrastructures et en énergie. Les centres de données (datacenters) sont au cœur de cette révolution, mais aussi de cette crise écologique. Microsoft et Google ont vu leurs émissions de gaz à effet de serre bondir de 29 % (2020-2023) et 48 % (2019-2023), principalement en raison des infrastructures IA. Pourtant, ces entreprises visent une décarbonation d’ici 2030, un objectif ambitieux face à la hausse de la demande.

À mesure que les data centers se multiplient, il devient urgent de concilier les ambitions technologiques avec les limites planétaires.

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