Le FMI commence à intégrer le risque climatique dans ses prévisions économiques. En toute discrétion, il a conduit, en 2019, les premiers « stress tests » climatiques dans les pays les plus vulnérables, aux Bahamas ou encore en Jamaïque, pour mesurer leur capacité de résistance aux cyclones. Le passage de l’ouragan Ivan, en 2004, a coûté à l’île de la Grenade l’équivalent de 148 % de son PIB, et sur l’île de la Dominique, dévastée par l’ouragan Maria en 2017, les pertes se sont élevées à 260 % de son PIB.
L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) évalue ces besoins en investissement à 6 000 milliards de dollars par an d’ici à 2030 dans le monde pour pallier au conséquences du changement climatique. Lorsque le rythme des cyclones augmentera, les pays ne pourront plus invoquer les circonstances exceptionnelles pour justifier des dépenses élevées.
l’ONG britannique Christian Aid a estimé que sept catastrophes naturelles ont causé des dégâts évalués à plus de 10 milliards de dollars chacune et même pour l’incendie « Kincade Fire » à Healdsburg, dans les forêts de Californie en octobre, c’est 25 milliards de dollars de dégâts, rien que pour cette région. Quant aux autres catastrophes les plus significatives on estime les dégâts au moins égaux à 1O milliards : pour les inondations dans le nord de l’Inde et le typhon Lekima en Chine (10 milliards chacun) ; pour l’ouragan Dorian en Amérique du Nord (11,4 milliards) ; les inondations de juin à août en Chine (12 milliards) ; les inondations dans le Midwest et le sud des Etats-Unis (12,5 milliards) ; le typhon Hagibis en octobre au Japon (15 milliards)
Mi-décembre, le réassureur suisse Swiss Re avait dans une première estimation annuelle évalué à 140 milliards de dollars les pertes économiques liées aux catastrophes naturelles et aux désastres humains en 2019, contre 176 milliards en 2018, somme qui devra certainement être revue à la hausse.