L’illusion de dessaler l’eau de mer pour palier au manque d’eau ?

Avec près de 22 000 usines de dessalement d’eau dans le monde, le processus devient selon certains, prometteur. Le directeur du Centre Energie et Climat de l’Ifri, Marc-Antoine Eyl-Mazzega, estime même que ce chiffre viendrait à doubler d’ici une vingtaine d’années.

Voyons donc les avantages annoncés et les nouveaux problèmes posés:

Malgré ses améliorations, le procédé repose sur l’osmose inverse, qui consiste en l’ultrafiltration sous pression pour permettre la rétention du sel, a démontré sa fiabilité mais reste cependant très énergivore, et par ailleurs ce dessalement serait responsable de l’émission d’au moins 120 millions de tonnes de dioxyde de carbone tandis que pas même 1% des infrastructures de dessalement ne fonctionneraient à l’énergie renouvelable.

C’est sans compter le rejet très important des saumures associées à des produits chimiques qui réclament des attentions fortes pour ces infrastructures qui sont d’autant de problématiques à régler. Ce serait chaque jour 150 millions de mètres cubes de saumure qui seraient déversés dans la mer, qui accroitraient encore la destruction d’écosystèmes marins.

Pour l’instant donc mieux vaut préserver l’eau de nos nappes en l’économisons.

Résumé : Compte tenu de son impact environnemental, la technologie du dessalement de l’eau de mer ne doit plus être envisagée comme étant la solution idéale à la pénurie d’eau douce en Méditerranée. Les solutions doivent d’abord résider dans une meilleure gestion de la ressource (économies, réduction des pertes, stockage) ou dans l’utilisation de technologies moins impactantes comme la réutilisation d’eaux usées. Un effort de recherche pour développer des solutions technologiques de dessalement plus écologiques doit par ailleurs être encouragé.

https://fmes-france.org/le-dessalement-de-leau-de-mer-une-solution-de-facilite-face-au-stress-hydrique-au-fort-impact-environnemental/