Le Parlement européen s’est opposé, mercredi 23 octobre, à une proposition de la Commission européenne sur l’évaluation de la toxicité des pesticides sur les pollinisateurs, jugée bien trop faible.
Face à ce recul de Bruxelles, le Parlement européen a décidé de s’indigner dans une résolution adoptée mercredi 23 octobre en session plénière (533 voix pour, 67 contre, 100 abstentions), les eurodéputés ont jugé «totalement inacceptable que les États membres s’opposent à la mise en œuvre complète des orientations de l’Efsa de 2013».
En effet en 2013 une publication de l’autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) de lignes directrices définissait les tests et protocoles qui doivent être menées par l’industrie pour évaluer la toxicité de ses pesticides sur les pollinisateurs, en prenant en compte la toxicité chronique (et pas seulement la toxicité aiguë), pour l’ensemble des pollinisateurs, dont les abeilles sauvages et les bourdons,et au-delà des seules abeilles mellifères. Or l’Efsa, qui se trouve chargée de réviser ses lignes directrices, dont l’adoption ne devrait pas avoir lieu avant plusieurs années, ce qui sous entend une régression forte, favorable aux fabricants de pesticides, très opposés aux lignes directrices de 2013.
Les eurodéputés «demandent à la Commission de retirer son projet de règlement et d’en soumettre un nouveau au comité permanent (le Scopaff) sans tarder». En mai, la médiatrice européenne avait donné raison aux associations, dénonçant la «mauvaise administration» de la Commission européenne, la sommant de publier les documents relatifs aux délibérations, y compris ceux faisant état de la position des Etats membres.