L’Agence européenne pour l’environnement (AEE) nous propose une étude constatant la pollution, la dégradation des habitats, les effets du changement climatique et la surexploitation des ressources en eau douce exercent une pression sans précédent sur les lacs, les rivières, les eaux côtières et les eaux souterraines en Europe. « Les eaux européennes ne sont pas en bonne santé, a alerté Leena Ylä-Mononen, directrice exécutive de l’Agence européenne de l’environnement (AEE),
Ce rapport se fonde sur 120 000 masses d’eau de surface et 3,8 millions de km2 de masses d’eau souterraines dans l’UE et en Norvège. Ces données ont été transmises par 19 États membres de l’UE. Il concerne 85% des masses d’eau de surface et 87% des masses d’eau souterraines dans l’UE-27.
D’après ce rapport de l’AEE intitulé «Europe’s state of water 2024 : the need for improved water resilience» (l’état de l’eau en Europe en 2024: nécessité d’une meilleure résilience de l’eau), c’est l’agriculture qui exerce la pression la plus importante, avec une incidence à la fois sur les eaux de surface et les eaux souterraines. En effet les eaux et les écosystèmes aquatiques d’Europe restent gravement touchés par les produits chimiques, principalement par la pollution atmosphérique due à la production d’énergie à partir du charbon et à la pollution diffuse provoquée par les nutriments et les pesticides utilisés par l’agriculture. La dégradation des habitats est également généralisée.
Les données transmises sont alarmantes : 37% seulement des masses d’eau de surface européennes sont en «bon» ou en «très bon»état écologique selon une mesure de la santé des écosystèmes aquatiques en vertu de la directive-cadre sur l’eau de l’UE ( DCE) ; et 29% seulement ont atteint un «bon» état chimique au cours de la période 2015-2021.
Néanmoins en Europe, les eaux souterraines se portent mieux que les eaux de surface : 77% d’entre elles présentent un bon état chimique et, sur le plan de l’approvisionnement, 91% seraient en bon état quantitatif.Restons vigilants cependant puisque ces eaux souterraines restent une source essentielle d’eau potable, tout comme pour l’environnement, l’agriculture et l’industrie.
Toute pollution doit être évidemment évitée, conformément aux objectifs du plan d’action «zéro pollution» de l’UE. À court terme, il est nécessaire de réduire l’utilisation de substances nocives et de nutriments et de prévenir leurs rejets dans l’eau.Or ce sont pas moins de 300 contaminants qui peuvent être mis en évidence par les analyses dont les grandes classes sont les suivantes:
- les pesticides et leurs métabolites issus des activités agricoles ;
- les nitrates, nitrites et autres engrais azotés ;
- les substances chimiques industrielles (utilisation et production) ;
- les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) ;
- les métaux, métalloïdes et autres ions minéraux ;
- les médicaments.
Nous suivrons avec intérêt la prise en compte de ces diminutions drastiques qu’il est nécessaire d’opérer pour atteindre les objectifs fixés
DCE : directive européenne 2020/2184 du 16 décembre 2020 transposée en France en 2022