Anticiper le problème : La France reçoit en moyenne 512 milliards de m3 d’eau par an.
Une partie de l’eau retourne vers l’atmosphère par l’évaporation de la végétation, du sol, etc. L’autre partie, environ 40 % (soit environ 200 milliards de m3 d’eau), constitue la pluie efficace. C’est l’eau qui est disponible pour alimenter les cours d’eau et les nappes souterraines par les écoulements et l’infiltration.
Avec le réchauffement climatique, les sécheresses seront de plus en plus récurrentes.
La hausse des températures fait augmenter l’évaporation, ce qui renforce l’intensité et la durée des épisodes de sécheresse.
- Les prélèvements correspondent à l’eau douce extraite des eaux souterraines et des eaux de surface pour les besoins des activités humaines.
En France, on estime qu’environ 33,5 milliards de m3 sont prélevés en moyenne chaque année – dont 80 % dans les eaux de surface -, pour satisfaire les principaux usages, que ce soit pour la production d’eau potable, l’industrie, l’agriculture, l’alimentation des canaux de navigation et le refroidissement des centrales électriques (en dehors du turbinage des barrages hydroélectriques).
La répartition des prélèvements d’eau par usages est la suivante : 51% pour le refroidissement des centrales électriques, 16 % pour les canaux de navigation, 16 % pour la production d’eau potable, 9 % pour l’agriculture et 8 % pour les autres activités dont l’industrie.
L’industrie rejette une grande partie de l’eau qu’elle prélève. Plus de la moitié des prélèvements est destinée au refroidissement des centrales électriques, qui en consomment 31%. Les autres usages industriels représentant 3% des consommations.
Inversement, l’agriculture consomme presque toute l’eau qu’elle prélève. Elle représente ainsi 45% des consommations pour seulement 9% des prélèvements, soit près de 2,4 milliards de m3 consommés pour 3 milliards de m3 prélevés.
La production d’eau potable représente 21 % des consommations, soit environ 1,1 milliard de m3 par an. Ce chiffre est globalement stable, l’augmentation de la population étant compensée par une diminution de la consommation de chacun.
- Le Gouvernement rappelle la mobilisation de l’ensemble des services de l’État pour anticiper et prévenir les risques de sécheresse sur l’ensemble du territoire.
Les préfets peuvent prendre des mesures exceptionnelles, graduelles et temporaires de limitation ou de suspension des usages de l’eau non prioritaires pour les particuliers et les professionnels, selon quatre niveaux de gravité : vigilance, alerte, alerte renforcée, crise.Les seuils entraînant des mesures de restriction sont définis au niveau local par les préfets. Cela facilite la réaction en situation de crise et permet la transparence et la concertation entre les différents usagers d’un même bassin.
Le troisième comité d’anticipation et de suivi hydrologique (Cash)qui s’est déroulé le 17 mai montre une situation toujours difficile pour les nappes situées du Dijonnais au Bas-Dauphiné ainsi que du Roussillon, de Provence et Côte d’Azur. « 68 % des niveaux des nappes restent sous les normales mensuelles en avril (contre 75 % en mars 2023) avec de nombreux secteurs affichant des niveaux bas à très bas », note le BRGM dans son bulletin du 1er mai.