D’un point de vue scientifique, l’Institut national de la Santé et de la Recherche médicale (INSERM), dans une étude menée en 2013, a conclu « qu’il semble exister une association positive entre exposition professionnelle à des pesticides et certaines pathologies chez l’adulte » et que « les expositions aux pesticides intervenant au cours de la période prénatale et périnatale ainsi que la petite enfance semblent être particulièrement à risque pour le développement de l’enfant ».
Or, la France est le second plus gros consommateur européen de pesticides derrière l’Espagne, le neuvième à l’hectare. La Gironde est le plus grand département viticole de France et, si la viticulture ne représente que 3 % de la surface agricole en France, elle consomme 20 % des pesticides, notre région n’est pas en reste non plus.
Une association a été crée à l’initiative de Marie-Lys Bibeyran, dont le frère, ouvrier viticole, décédé en 2009 d’un cancer rare: celle ci a pour nom Info Médoc pesticides, elle prône « le zéro phyto dans la viticulture » et est membre d’un collectif qui comprend notamment la Confédération paysanne, les Amis de la terre ou Générations futures, association qui a révélé fin février que des échantillons de poussières d’habitations proches de vignes contenaient des résidus de pesticides. « Il faut aider les viticulteurs à changer de pratique et je ne vois pas qui ne pourrait pas passer en bio. Cela demande certes plus d’attention, de temps, de main-d’oeuvre car il faut plus observer, plus regarder la météo, être plus réactif. Mais plutôt que mettre de l’argent sur des produits phyto autant créer des emplois et rendre les gens moins malades », ajoute-t-elle.
L’étude publiée en mars de cette année par le mensuel La Recherche, « Pesticides et santé,proposait un dossier accablant », qui n’est pas pour rassurer. Répertoriant de nombreuses études menées à travers le monde les auteurs rappellent que « si les agriculteurs sont en première ligne ils ne sont pas les seuls à développer des pathologies liées aux pesticides ». Selon eux, « des études montrent une présomption forte de lien avec les pesticides » pour la maladie de Parkinson, le cancer de la prostate, le lymphome non Hodgkinien chez l’adulte et les tumeurs cérébrales, les malformations congénitales et les leucémies chez les enfants.