La France compte parmi les pays qui se sont fixés des objectifs les plus ambitieux en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, mais ceux-ci sont loin, d’être atteints, même si notre pays a connu cette année 2018 une très légère baisse. « Les actions engagées par la France face au changement climatique sont nettement insuffisantes », déplore la climatologue Corinne Le Quéré, présidente du Haut Conseil sur le climat instance indépendante, actuellement composée de onze membres, mise en place par la volonté du président .
Les principaux gaz à effet de serre (GES) à l’origine du réchauffement climatique ont franchi de nouveaux records de concentration en 2018, et « aucun signe de ralentissement » n’est visible, et encore moins de diminution, de la concentration des gaz à effet de serre dans l’atmosphère, malgré tous les engagements pris au titre de l’accord de Paris sur le climat », a pointé le secrétaire général de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), Petteri Taalas, à l’occasion de la publication du bulletin annuel de l’OMM sur les concentrations de GES présente cette fin novembre à l’ONU.
D’après les scientifiques, le dioxyde de carbone (CO2), qui est associé aux activités humaines et constitue le principal gaz à effet de serre persistant dans l’atmosphère, a battu un nouveau record de concentration en 2018, à 407,8 parties par million (ppm), soit 147 % de plus que le niveau préindustriel de 1750, « Il convient de rappeler que la dernière fois que la Terre a connu une teneur en CO2 comparable, c’était il y a 3 à 5 millions d’années : la température était de 2 à 3 °C plus élevée qu’aujourd’hui, et le niveau de la mer était supérieur de 10 à 20 mètres au niveau actuel », a souligné Petteri Taalas.
L’inquiétude de l’OMM est d’autant plus forte que l’augmentation annuelle de la concentration de CO2, qui persiste pendant des siècles dans l’atmosphère et encore plus longtemps dans les océans, a été supérieure au taux d’accroissement moyen des dix dernières années.