Si le «7e continent» de plastiques a été déjà médiatisé dans le nord-est de l’océan Pacifique, les micro-plastiques polluent aussi bien l’Atlantique que les fleuves et les lacs européens. C’est au tour de François Galgani chef des projets Environnement à l’Ifremer de mettre l’accent sur notre “mer”«Mais c’est surtout dans la Méditerranée que leur concentration s’avère la plus élevée, avec 115.000 particules par kilomètre carré».
Pourtant, ces 30.000 à 40.000 tonnes de micro-plastiques dérivant à la surface des océans, auxquels s’ajoutent 450.000 à 500.000 t de macro-déchets, ne forment que la partie émergée de l’iceberg. «Les échantillons prélevés à 800 mètres comme à 2.500 mètres en révèlent aussi», précise le scientifique.
Grâce à de nombreuses études menées au cours des 10 dernières années, les effets sur la faune marine se précisent. L’étranglement et l’ingestion sont les plus souvent identifiés. Des micro-plastiques ont déjà été retrouvés dans les estomacs de 660 espèces, dont 171 espèces d’oiseaux pélagiques selon François Galgani.
La mauvaise gestion des déchets sur le continent, notamment au sein des décharges proches de la mer, est montrée du doigt dans cette présence incongrue de plastiques assimilés à des nutriments . Loin d’être anodine, cette ingestion perturbe sévèrement leurs fonctions vitales, d’autant que ces particules renferment de nombreux additifs chimiques (charges, renforçateurs, plastifiants, colorants, stabilisants, retardateurs de flamme, péroxydes et agents antistatiques), pour certains perturbateurs endocriniens ou agents cancérigènes.
l’Union européenne a décidé en mars 2013 de s’attaquer à ce probléme qui s’accroit et pour lequel est attendue une réglementation indispensable avant la fin 2014. Autre piste: les Etats réfléchissent à de nouvelles mesures pour 2016, selon l’Ifremer, dans le cadre de la directive Stratégie pour le milieu marin, qui oblige déjà les pays européens à évaluer l’étendue des déchets présents sur leur territoire maritime.