Le rapport de l’Endocrine Society (2015) avait déjà mis en cause les phtalates parmi les effets liés aux perturbateurs endocriniens, soit lors d’ exposition directe, soit le plus souvent après exposition pendant la grossesse, les effets survenant pendant l’enfance et à l’âge adulte: c’est à dire bien tardivement après l’exposition, on parle alors d’effets épigénétiques.
Les phtalates sont principalement utilisés en tant que plastifiants des PVC, mais on les retrouve également dans l’alimentation, l’environnement intérieur, les cosmétiques, les dispositifs médicaux et les médicaments, les jouets en plastique… . Ils font partis des diverses sources de contamination de l’écosystème et participent à la chute de la biodiversité : en limiter voire abolir leur utilisation.
Les phtalates sont à l’origine de la progression d’au moins 8 maladies infantiles : asthme, déficit d’attention-hyperactivité (TDAH), troubles cognitifs, troubles du langage, reproduction (puberté précoce et volume testiculaire), obésité, hypothyroïdie et MIH (défaut de formation de l’émail des dents qui touche de 15 à 20 % des enfants de 6 à 9 ans et favorise les caries).
Un nombre croissant d’enquêtes épidémiologiques dont l’étude Esteban, la cohorte ELFE, montrent que l’exposition de la femme enceinte se traduit par des impacts sur la santé de l’enfant dont l’importance va varier fortement selon le degré de contamination maternel et la présence ou non d’une source de contamination des enfants. Cela donne une idée des avantages pour la santé publique que serait l’élimination de ces substances.
Editorial The Lancet Diabetes & Endocrinology “EDCs: time to take action” (2020)
Demeneix Barbara A., Evidence for Prenatal Exposure to Thyroid Disruptors and Adverse Effects on Brain… (2019)
Fréry N et al Biomonitoring of occupational exposure to phthalates: A systematic review (2020)
Enquête Esteban de Santé publique France (2019)
Etude ELFE de Santé publique France (2016)