Des chercheurs français de l’INRAE ont caractérisé des phages du microbiote intestinal et leurs relations avec des bactéries de l’espèce Escherichia coli. Leurs travaux ouvrent la voie à une meilleure compréhension des interactions entre bactéries et virus et peut-être à des applications thérapeutiques dans le cadre de la lutte contre la résistance aux antibiotiques.
Les bactériophages, virus spécifiques des bactéries, comptent parmi les micro-organismes les plus nombreux du microbiote intestinal.Les bactériophages sont des virus qui infectent spécifiquement les bactéries. Ces micro-organismes ne sont donc pas capables d’infecter les cellules humaines : si elles sont présentes dans l’intestin, elles ne peuvent pas infecter les cellules intestinales. Bien que mal connus, les bactériophages “représentent la biomasse la plus importante de la planète” : il y en aurait 10 à 100 fois plus que de bactéries.
Il existe par ailleurs deux grands types de bactériophages. Le premier regroupe les phages dits virulents, qui se reproduisent massivement dans la bactérie et provoquent la mort de cette dernière. Le second concerne les phages dits tempérés, qui infectent les bactéries sans les tuer.
Les autorités de santé françaises s’engagent dans l’étude des phages, ces virus tueurs de bactéries, qui pourraient constituer une alternative importante face à la menace de l’antibiorésistance. Les phages représentent en effet un espoir immense face aux infections résistantes aux antibiotiques, de plus en plus fréquentes.