Le Parlement européen demande des normes plus strictes et plus protectrices afin de limiter les pollutions d’origine agricole.
En excès dans certains cours d’eau, les fertilisants chimiques sont également responsables de pics de pollution atmosphérique et émetteurs de gaz à effet de serre.
Plusieurs produits azotés sont en jeu :
- les nitrates, qui contaminent les eaux, à l’origine des algues vertes dans la Manche et sur le littoral atlantique.
- Les deux autres sont beaucoup moins connues, mais tout aussi dangereuses : le protoxyde d’azote, un gaz à effet de serre 300 fois plus puissant que le dioxyde de carbone (CO2),
- et l’ammoniac, à l’origine notamment de pics de pollution de l’air au printemps
Les eurodéputés ont adopté jeudi un rapport préconisant d’aligner les valeurs limites d’exposition sur les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé. Lors d’un vote en séance plénière, jeudi 25 mars, le Parlement européen a adopté le rapport défendu par sa commission environnement. A l’initiative de l’eurodéputé espagnol Javi Lopez (Alliance progressiste des socialistes et démocrates), le rapport vise à dépoussiérer les directives sur la qualité de l’air qui remontent à 2004 et 2008 et à prendre en compte les dernières alertes scientifiques sur les ravages sanitaires de la pollution de l’air.
Claude Aubert. Ingénieur agronome, pionnier de l’agriculture biologique vient de publier « Une bombe climatique et sanitaire »,dans son livre:” Les Apprentis sorciers de l’azote “(Terre vivante, 144 pages, 15 euros).
C’est environ 130 millions de tonnes d’azote qui sont produites chaque année dans le monde sous forme d’engrais. La moitié seulement est absorbée par les plantes. « Les retombées de la pollution par l’azote sont considérées comme l’une des plus grandes externalités globales auxquelles le monde est confronté, impactant l’air, l’eau, les sols et la santé humaine », souligne la Banque mondiale dans un rapport publié en septembre 2019.