Selon le rapport de l’ANSES ( Agence nationale de Sécurité sanitaire) ces boissons peuvent lorsqu’elles sont associées à certains modes de consommation (alcool, sport,…) générer des accidents cardiaques graves chez les consommateurs.
Selon l’Anses, en 2011, 17% des Français de plus 14 ans consommeraient des boissons dites énergisantes (soit 8,9 millions de consommateurs à l’échelle nationale).
Parmi les consommateurs français, un quart environ appartiennent à la tranche 14-25 ans et 60 % sont des hommes.
32 % des consommateurs déclarent consommer des boissons dites énergisantes au moins une fois par semaine.
16% des consommateurs mélangent les boissons dites énergisantes à des boissons alcoolisées.
41% des consommateurs de boissons dites énergisantes (soit 3,6 millions d’individus de plus de 14 ans à l’échelle nationale) consomment ces boissons en lien avec une activité sportive, 17% pendant cette activité sportive.
41% des consommateurs de boissons dites énergisantes sont des consommateurs de café, ajoutant donc une nouvelle source de caféine à leur alimentation.
Le terme ” boisson énergisante ” est un terme commercial qui ne fait pas référence à un encadrement réglementaire spécifique. Les boissons dites énergisantes (BDE) sont des sodas enrichis en substances déjà présentes dans l’alimentation (caféine, taurine, vitamines,…) et qui ont essentiellement en commun leur teneur en caféine (équivalente en moyenne à deux expressos). Cette composition en fait des boissons ” excitantes ” qui peuvent lorsqu’elles sont associées à certains modes de consommation (alcool, sport,…) générer des accidents cardiaques graves chez les consommateurs porteurs de prédispositions génétiques fréquentes (1 individu sur 1000) et généralement non diagnostiquées.
L’Anses a recensé plus d’une centaine de boissons énergisantes sur le marché français. La consommation d’une canette standard (250 ml) de boissons dites énergisantes apporte en moyenne l’équivalent en caféine de deux cafés ” expressos ” (50 ml) ou de plus de deux canettes de sodas au cola (330 ml).
La consommation des boissons énergisantes peut entrainer des risques : cardiovasculaires (sensations d’oppression ou de douleurs thoraciques, tachycardie, hypertension, troubles du rythme allant jusqu’à l’arrêt cardiaque…), psycho-comportementaux ou neurologiques (irritabilité, nervosité, anxiété, voire crises de panique, hallucinations, épilepsie).
Dans un rapport publié le 1er octobre 2013, l’Anses recommande donc d’éviter la consommation de boissons dites énergisantes en association avec de l’alcool ou lors d’un exercice physique. Elle appelle aussi, compte tenu des pratiques de consommation constatées, à la promotion de ces boissons envers les publics sensibles (enfants et adolescents) et dans des contextes de consommation à risques (festifs, sportifs, …). Par ailleurs l’Agence appelle l’ensemble de la population à modérer sa consommation de boissons caféinées, et plus particulièrement les enfants, adolescents, les femmes enceintes et allaitantes.
Les boissons énergisantes et la caféine
La caféine, molécule naturellement présente dans plus de 60 plantes (café, thé, kola, guarana, maté,…), est bien connue pour ses effets ” excitants ” et ses effets indésirables nombreux : anxiété, tachycardie, troubles du sommeil, risques chez l’enfant de développement ultérieur de conduites addictives. Il existe dans la population générale une très grande variabilité de la sensibilité aux effets de la caféine. Aujourd’hui selon l’Anses :
– environ 30 % de la population adulte est en dépassement pour le seuil retenu comme générateur d’anxiété (correspondant pour un adulte à l’apport en caféine d’environ 6 expressos) ;
– près de 7 % de la population adulte excède le seuil au-delà duquel une toxicité chronique plus générale est suspectée (santé osseuse et cardiovasculaire, cancer, fertilité masculine,…) ;
– 11 % des 3 à 10 ans et 7 % des 11 à 14 ans dépassent le seuil de développement d’une tolérance à la caféine et du déclenchement de symptômes de sevrage (atteint à moins d’une demi-canette standard de boissons dites énergisantes ou d’une canette de soda au cola pour un enfant de 35 kg).
Même si la caféine a un usage très ancien dans le monde entier, sa présentation sous forme de boissons dites énergisantes, phénomène nouveau et en forte expansion, fait évoluer les modalités de consommation, qui :
– touchent des consommateurs jusque là peu exposés à la caféine, notamment les enfants et les adolescents qui, au niveau européen, sont respectivement 3 et 8 % à consommer des boissons dites énergisantes plus de 4 à 5 fois par semaine ;
– ont parfois lieu dans des quantités élevées : 25 % des consommateurs français de boissons dites énergisantes consomment plus de 500 ml sur une même journée ;
– surviennent dans de nouveaux contextes d’exposition : en France, environ 32 % des consommateurs de boissons dites énergisantes les consomment lors d’occasions festives (bars, discothèques, concerts, etc.), 41 % en lien avec une activité sportive, 16 % en mélange avec de l’alcool.
Ainsi, alors que la consommation de ces boissons énergisantes ne fait qu’augmenter ces dernières années, l’Anses tire la sonnette d’alarme quant aux répercussions sur la santé liées à leur consommation.