L’association partenaire Zero Waste France fait le point sur les appellations utilisées pour ces plastiques opportunément qualifiés de “bio” ou de “végétal” et sur leur signification exacte.
Le terme “bioplastique” ne dispose pas à ce jour de définition normée. Il peut donc désigner des matières aux caractéristiques bien différentes : certaines tiennent à la composition de ces plastiques, qui peuvent être fabriqués à partir de matières dites “biosourcées” (des matières issues de la biomasse, considérées comme renouvelables par opposition aux matières fossiles). D’autres caractéristiques tiennent au devenir de ces déchets, qui peuvent être qualifiés de “biodégradables” ou “compostables”. La composition et le devenir du plastique sont deux caractéristiques indépendantes l’une de l’autre,. Autrement dit, un plastique biosourcé ne sera pas nécessairement plus facilement biodégradable, et inversement. Tout dépendra de la structure chimique du matériau
Le terme biodégradable désigne l’aptitude d’un produit à se décomposer et à être effectivement “bio-assimilé” par l’environnement sous l’action de micro-organismes et de facteurs tels que l’humidité, la chaleur ou la présence d’eau. Cependant, l’usage du terme “biodégradable” sur un produit ne dit rien de la vitesse de cette dégradation, ni des conditions particulières, pas toujours réunies, dans lesquelles telle ou telle matière pourra effectivement se “bio”-dégrader. Ainsi, il ne signifie en aucun cas que le produit peut être jeté dans la nature sans conséquences. Fuyez donc plutôt ce terme, qui est souvent surtout la marque d’une démarche marketing de la part de l’entreprise. La loi anti-gaspillage du 10 février 2020 prévoit d’ailleurs d’interdire l’apposition du terme “biodégradable” sur un produit ou un emballage au même titre que l’expression “respectueux de l’environnement”, tout aussi floue !
Le terme biosourcé se rapporte à une autre catégorie de bioplastiques, qui traite cette fois de la composition de la matière et non du devenir du déchet produit. “Biosourcé” signifie que la matière a été en partie ou complètement fabriquée à partir de ressources issues de la biomasse (résidus de cultures agricoles, canne à sucre, pomme de terre…). Cette caractéristique ne présume en rien du devenir du déchet en fin de vie, qui pourra très bien ne pas être biodégradable.
Ainsi la vigilance est de mise sur les alternatives “bio”, “végétales” ou “dégradables” aux plastiques conventionnels. La solution à la pollution plastique se situe bien sûr avant tout du côté de la réduction de notre consommation et du développement d’alternatives réutilisables aux produits et emballages à usage unique. Les bioplastiques sont à ce titre bien loin de constituer une solution “miracle”.