Alors que la France s’est récemment dotée d’un observatoire des agrocarburants, réaffirmant sa volonté de favoriser leur essor, une nouvelle étude vient confirmer les méfaits de cette filière.
Réalisée par l’IFPRI (1) à la demande de la Commission européenne, celle-ci confirme les impacts néfastes de la demande croissante en agrocarburants, dont le déplacement, majoritairement au Sud, des productions destinées à l’alimentation. Outre l’accaparement des terres, la concurrence alimentaire et les dommages environnementaux, ce besoin croissant en terres génère d’importantes émissions de CO2, qui rendent caduc l’argument écologique à l’origine du concept des agrocarburants.
Aussi, comme le note l’organisation des Amis de la Terre, si l’objectif d’incorporation d’agrocarburants dans les transports, fixé par la directive « Energies renouvelables » de 2008, n’est pas révisé, les agrocarburants pourraient se révéler plus néfastes pour le climat que les énergies fossiles qu’ils sont censés remplacer.
Selon Sylvain Angerand, membre de l’ONG, la Commission a reconnu que sa politique en matière d’agrocarburants répondait plus à la nécessité de « sécuriser les besoins en mobilité future » qu’à un moyen de lutte contre les changements climatiques.
Destinée à servir de base aux propositions législatives de la Commission, l’étude de l’IFPRI corrobore les conclusions de la réunion du Conseil sur la Sécurité alimentaire mondiale, tenue à Rome à la mi-octobre.
Le comité d’experts a, en effet, appelé à l’abandon des objectifs d’incorporation d’agrocarburants, au nom de la sécurité alimentaire des pays du Sud.
1- Institut International de Recherche sur les Politiques Alimentaires
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