Selon une nouvelle étude anglaise, le permafrost (ou pergélisol) gelé en permanence pourrait commencer à se dégeler d’ici 10 à 30 ans. Mais, selon Michel Allard, chercheur au centre d’études nordiques de l’Université Laval (Québec, Canada), cette fonte a déjà commencé. Le pergélisol supporte les écosystèmes, mais aussi les infrastructures humaines des communautés locales. Afin de construire les installations nécessaires à ces communautés et protéger l’environnement, il est indispensable de connaître les propriétés du pergélisol.
Le ministère de l’Environnement russe a reconnu dans son dernier rapport annuel que la dégradation du permafrost posait de nombreux risques pour les populations et la nature, les infrastructures menacées comprenant des canalisations d’eau et des égouts, des oléoducs et des structures de stockage de déchets chimiques, biologiques et radioactifs. La fonte du permafrost risque en outre d’accélérer la propagation des polluants, selon ce rapport. Ce qui pourrait avoir des conséquences dramatiques.
D’abord parce qu’en dégelant, le sol devient mou ce qui provoque régulièrement l’effondrement de bâtiments dans les zones habitées. Mais aussi parce que le sol gelé contient plusieurs éléments néfastes pour l’écosystème et l’humanité (dioxyde de carbone, mercure, virus, bactéries). En se répandant dans l’atmosphère à la faveur de la fonte du permafrost, ces éléments pourraient menacer notre planète.
Or, avec le réchauffement en cours depuis la deuxième moitié du XXe siècle, le permafrost commence à fondre, et l’eau liquide permet aux bactéries de transformer le carbone en gaz carbonique (CO2) et en méthane (CH4) qui sont émis dans l’atmosphère. Ces deux gaz sont les moteurs les plus puissants de l’effet de serre, ce qui va entraîner une accélération du réchauffement, donc de la fonte du permafrost.