L’endométriose est une maladie gynécologique complexe aux causes mal connues. Elle se caractérise par des douleurs chroniques dans le bas-ventre. On estime qu’une femme sur sept serait touchée. L’endométriose est une maladie inflammatoire, bénigne et chronique de l’appareil génital féminin qui s’explique schématiquement par le développement de muqueuse utérine (l’endomètre) en dehors de l’utérus, colonisant d’autres organes. Bénigne, mais pouvant avoir des conséquences invalidantes, cette maladie débute lors des premières règles et ses symptômes cessent en principe à la ménopause.
A l’occasion de la Semaine européenne de lutte contre l’endométriose qui se déroule du 7 au 13 mars, le centre de l’endométriose du Groupe hospitalier Paris Saint-Joseph (GHPSJ), qui a mis en place une prise en charge multidisciplinaire de la maladie, organise une campagne d’information du grand public.***
L’importance de poser au plus vite un diagnostic. Car si l’on ne guérit pas de l’endométriose, plus elle est prise en charge tôt et plus il est possible de contenir son impact sur la vie des femmes. Or, « il faut attendre en moyenne sept ans pour qu’une femme soit diagnostiquée », déplore Eric Sauvanet. «Le diagnostic n’est pas simple à poser, d’où la longue errance de certaines patientes, qui attendent parfois longtemps avant de poser un nom ce qu’elles ont. Mais dès qu’elles ont identifié leurs symptômes, elles doivent consulter sans tarder dans un centre de référence », préconise le médecin.
En France, l’endométriose touche 1 femme sur 10 en âge de procréer. Elle se caractérise par une migration anormale des cellules en dehors de l’utérus, via les trompes. Les organes génitaux, le péritoine et parfois les voies digestives sont atteints.
En moyenne, 5 ans d’inertie se déroulent entre les premiers symptômes rapportés et le diagnostic de l’endométriose. Selon EndoFrance, 20 à 50% des femmes consultant pour une infertilité souffrent d’endométriose. Et 30 à 40% des femmes diagnostiquées pour une endométriose souffrent d’infertilité
***En clôture de cet événement, la ministre de la Santé propose, dans son plan d’action, de :
Rechercher les signes de l’endométriose à l’occasion des consultations rendues obligatoires depuis le 1er mars pour « l’enfant et l’adolescent, à 11-13 ans et 15-16 ans » ;
« Intégrer la recherche de signes d’endométriose dans les consultations dédiées à la santé sexuelle des jeunes filles entre 15 et 18 ans réalisées par les médecins ou les sages-femmes et mobiliser également les services universitaires de médecine préventive et de promotion de la santé » ;
« Renforcer la formation sur les signes d’alerte, le diagnostic et la prise en charge de premier recours de l’endométriose dans la formation initiale et continue des professionnels de santé concernés. » Mais aussi sensibiliser les étudiants à ce sujet lors de leur service sanitaire ;
Améliorer l’accès aux soins, par la création de « filières de l’endométriose », mises en place à l’échelle locale par les Agences régionales de santé (ARS). L’idée est de regrouper les professionnels de ville et hospitaliers : « médecins généralistes, gynécologues, chirurgiens, sages-femmes, psychologues, et les associations de patientes ayant l’expertise de cette pathologie » ;
Veiller à la meilleure prise en charge de la douleur et des troubles de la fertilité**, en cas de diagnostic ;
Développer la recherche : Agnès Buzyn a demandé à l’Inserm de « renforcer la communication scientifique vers les professionnels », et de créer « des outils de pédagogie pour le grand public ».