L’ECHA s’inquiète des retardateurs bromés après les retardateurs fluorés

Après les nombreuses alertes menées sur les retardateurs de flammes pour beaucoup des perfluorés ( PFAS) l’agence européenne alerte sur des composés chimiques voisins: les perbromés PBFR).utilisés principalement comme additifs ignifuges bromés  pour les non-polymères (ABFR)

Les retardateurs de flamme bromés (RFB) sont des mélanges de produits chimiques produits par l’homme et ajoutés à des produits variés, notamment pour une utilisation industrielle, afin de les rendre moins inflammables. Ils sont couramment utilisés dans les plastiques, les textiles et les équipements électriques/électroniques.

Il existe cinq catégories principales de RFB, dont la liste figure ci-dessous, avec leurs usages les plus courants :

  • Hexabromocyclododécane (HBCDD) – isolation thermique dans l’industrie du bâtiment;
  • Polybromodiphényléthers (PBDE) – plastiques, textiles, moulages électroniques, circuits;(1)
  • Tétrabromobisphénol A (TBBPA) et autres phénols – cartes de circuits imprimés, thermoplastiques (principalement dans les téléviseurs);
  • Polybromobiphényles (PBB) – appareils ménagers, textiles, mousses plastiques
    Autres retardateurs de flamme bromés.

Ainsi c’est par une enquête publiée (sur 60 ABFR présents sur le marché de l’UE )le 18 décembre 2024, que l’Agence européenne des produits chimiques (Echa) relève que l’utilisation d’additifs ignifuges bromés aromatiques non-polymères pollue l’environnement en raison de leur persistance, de leur bioaccumulation et de leur toxicité, comme cela avait déjà été souligné pour leurs voisins les PFAS.

Les produits traités aux RFB, en cours d’utilisation ou sous forme de déchets, s’infiltrent dans l’environnement et contaminent l’air, le sol et l’eau. Ces contaminants peuvent ensuite s’introduire dans la chaîne alimentaire où l’on peut les retrouver  principalement dans des aliments d’origine animale, tel que le poisson, la viande, le lait et les produits dérivés. Les graisses animales ont tendance à accumuler ces composés, ce qui peut entraîner une exposition humaine par le biais de la consommation alimentaire.

Les experts de l’EFSA (2) évaluent actuellement les risques posés par chaque classe de RFB individuelle présente dans les aliments,et les résultats seront connus en 2025.

(1) En raison de leur structure chimique et de leur faible dégradabilité, les PBDE sont persistants dans l’environnement, cela les classe dans la catégories des POPs : Polluants Organiques Persistants

(2)L’EFSA a publié en janvier2024 un avis scientifique mis à jour sur les polybromodiphényléthers (PBDE) dans les aliments  

et en octobre 2024 un avis scientifique sur les risques pour la santé humaine liés aux phénols bromés et à leurs dérivés.