En cette période de crise sanitaire, mieux vaut éviter de trop stresser ! Telle est la conclusion que l’on peut tirer d’une étude publiée dans le Journal of experimental medicine par l’équipe de Sophie Ugolini, directrice de recherche au centre d’immunologie de Marseille-Luminy (Inserm, CNRS, Aix Marseille Université). Cette étude expérimentale révèle en effet, pour la première fois, comment le stress agit sur la réponse immunitaire dirigée contre les virus.
Selon elle “Un stress psychologique entraîne l’activation de l’hypothalamus dans le cerveau, explique -t-elle , puis s’ensuit une cascade d’événements qui activent le système nerveux dit sympathique.” Ce système nerveux sympathique induit la production d’hormones de “stress” telles que les catécholamines (adrénaline et la noradrénaline), qui circulent alors dans le sang pour déclencher différentes réactions physiologiques de riposte au niveau des tissus et organes (augmentation du rythme cardiaque, de la fréquence respiratoire, de la contraction musculaire, de la consommation énergétique, etc).
Par le biais du cerveau, de l’activation du système nerveux autonome (qui contrôle de nombreuses fonctions de l’organisme en dehors de notre volonté) et de sécrétions hormonales de type adrénaline et cortisol, le stress est une réponse physiologique de notre organisme à des éléments extérieurs qui viennent perturber son équilibre. Ce qui veut dire que l’adrénaline chez nous, peut nous sauver du danger immédiat mais pourrait aussi nous affaiblir face à des stress à long terme.
Le stress réduit ainsi la réponse immunitaire aux maladies infectieuses. Pour la première fois, une étude d’un laboratoire marseillais explique le mécanisme moléculaire du phénomène.
https://rupress.org/jem/article/doi/10.1084/jem.20190554/133716/%CE%B22adrenergic-signals-downregulate-the-innate