La prévention du stress au travail n’est pas pris à sa juste place en France tout particulièrement.
Selon l’enquête de l’institut Think pour Great Place to Work, près d’un salarié sur deux (48%) se dit ainsi confronté à des situations de burn-out (arrêt de travail soudain à la suite d’un épuisement lié aux conditions de travail) ou à des niveaux de stress très importants pour lui-même ou pour des proches.
Le Dr Patrick Légeron, pionnier sur la question du stress au travail déplore que la France ne prenne pas plus de mesure pour lutter contre ce problème de santé publique, alors même que le sujet est désormais surmédiatisé. La France a par ailleurs tardé à s’emparer du sujet et “manque encore de données scientifiques”.
Il s’en alarme dans une mise à jour de son ouvrage pionnier sur le sujet, Le stress au travail, publié en 2001. “Quinze ans après, on est sorti du déni dans lequel se trouvaient les entreprises françaises, le stress au travail est même surmédiatisé. Mais si le contexte est complètement différent, les résultats n’ont pas changé”, a déploré le médecin mercredi 10 février 2016, en présentant les nouveaux enjeux de ce “problème de santé publique”.
Nombre d’études et rapports internationaux en attestent : le stress au travail et ses corolaires, le burn-out (ou syndrome d’épuisement professionnel), le bore-out (dépression par manque total de stimulus), la dépression, le suicide, est devenu “le premier péril pour la santé des salariés”, en raison notamment des nouvelles pratiques managériales et des transformations radicales induites par la révolution numérique, selon le médecin.
En France, “il n’existe pas encore d’indicateur national, ni d’étude économique sur son coût”.
La France reste “un très mauvais élève” en matière de prévention du stress au travail, dont elle peine à évaluer le coût économique.
Selon l’étude publiée par le cabinet de conseil Great Place to Work, plus de la moitié des personnes interrogées (56%) indiquent en outre que leurs conditions de travail et les pratiques d’encadrement ont évolué de manière négative ces trois dernières années, et seul un salarié sur deux affirme que son entreprise prend en compte le bien-être des salariés.
Pour compléments : www.institut-think.com/