Rappelons les faits : l’incendie qui a ravagé l’usine chimique Lubrizol et les entrepôts de la société Normandie Logistique, le 26 septembre 2019, brûlant dans un immense panache de fumée noire 9 500 tonnes de produits potentiellement dangereux (lubrifiants automobiles essentiellement )en même temps qu’il plongeait les habitants de Rouen dans la stupeur et les effets se sont fait ressentir à une échelle géographique dépassant le panache de fumée. Certes, il n’y a pas eu de victimes à Rouen.
Une information judiciaire avait été ouverte le 28 octobre 2019, notamment pour « mise en danger d’autrui », par le pôle santé publique et environnement du parquet de Paris afin de déterminer les circonstances de l’incendie qui, le 26 septembre 2019, a ravagé en partie le site classé Seveso seuil haut du fabricant de lubrifiant ainsi que les entrepôts de la société voisine, Normandie Logistique.
Un rapport sénatorial de 286 pages a été produit et a été publié jeudi 4 juin après avoir été adopté à l’unanimité. Son titre : « Risques industriels : prévenir et prévoir pour ne plus subir », le titre du rapport donne le ton. De manière globale, ce rapport d’accident de Rouen souligne le « manque criant de la culture de la sécurité et du risque industriel » en France. La commission a organisé une consultation auprès des élus locaux. 62 % font part d’un manque d’information sur les risques industriels et 78 % se disent peu ou pas associés aux exercices de sécurité civile. Pour les sénateurs, le public – y compris les riverains des installations les plus dangereuses – est « le grand absent » des politiques de prévention des risques.
L’une des conclusions étant qu’il est urgent de revoir la doctrine de communication de crise de l’État, écrivent-elles. Vouloir rassurer à tout prix fait perdre de vue l’objectif principal : informer le plus clairement possible et en temps réel. » L’autre dysfonctionnement mis en lumière est plus général est l’absence de données précises sur la nature et la localisation des produits stockés sur le site de Lubrizol au moment de l’incendie, durant lequel près de 10 000 tonnes de substances chimiques sont parties en fumée, aussi les rapporteurs préconisent d’obliger les industriels à fournir, en temps réel, des éléments sur leurs stocks et de renforcer les contrôles des établissements.
http://www.senat.fr/commission/enquete/incendie_de_lusine_lubrizol.html