Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a averti lors du dernier Conseil de sécurité qu’à défaut d’une “action immédiate”, “des millions de personnes” risquent “la famine et la mort” dans le monde. Nous en retraçons les éléments les plus importants.
“Les chocs climatiques et la pandémie de Covid-19 alimentent” le risque encouru, a-t-il souligné au cours d’une réunion du Conseil sur le lien entre la faim et la sécurité. Il alerte : “plus de 30 millions de gens sont proches d’être déclarés en situation de famine” dans une trentaine de pays.
“Mon message est simple: si vous ne nourrissez pas les gens, vous alimentez les conflits“, a-t-il martelé, en dénonçant la responsabilité de l’homme dans la création des famines. “La famine et la faim ne sont plus une question de manque de nourriture. Elles sont maintenant en grande partie fabriquées par l’Homme – et j’utilise le terme délibérément“, a-t-il précisé. Selon lui, “au 21e siècle, il n’y a pas lieu d’avoir des famines“. sous entendu que ce n’est pas le manque de produits alimentaires qui sévit mais le manque de volonté de les acheminer où c’est nécessaire.
Et le directeur du Programme alimentaire mondial (PAM) David Beasley de renchérir : “Nous nous dirigeons droit vers la plus grande famine de l’histoire moderne“. “Environ 400 000 enfants pourraient mourir (de faim) au Yémen cette année sans intervention urgente, soit un toutes les 75 secondes”. “Allons-nous vraiment leur tourner le dos et regarder ailleurs ?“, a-t-il demandé au Conseil de sécurité.
Le chef de l’ONU a quant à lui rappelé qu’à la fin de 2020, plus de 88 millions de personnes souffraient de faim aiguë en raison des conflits et de l’instabilité, une augmentation de 20 % en un an“. “Les projections pour 2021 indiquent une poursuite de cette tendance effrayante“, a-t-il mis en garde.