Communiqué de l’ANSES
Le résorcinol (CAS 108-46-3) est utilisé pour la fabrication de pneus, de produits dérivés du caoutchouc, de colles et de résines industrielles. Il est aussi employé dans certains cosmétiques et soins d’hygiène (colorations pour cheveux, mascara à usage professionnel), comme antioxydant pour des produits alimentaires comme les crevettes et comme antiseptique dans la composition de certains médicaments. Dans le cadre de la Stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens, l’Anses a évalué le potentiel de perturbation endocrinienne du résorcinol pour la santé humaine. Suite à ce travail, l’expertise de l’Anses a démontré que le résorcinol impacte la fonction thyroïdienne, conduisant à des effets délétères, notamment chez la femme enceinte, ce qui réunit les conditions pour le proposer comme perturbateur endocrinien avéré. Ainsi, l’Anses propose son identification comme Substance extrêmement préoccupante (SVHC) selon le Règlement REACH ce qui pourrait, à terme, entrainer un contrôle plus strict de son utilisation en Europe.
Le règlement REACH prévoit que les substances chimiques ayant des propriétés de perturbation endocrinienne puissent être identifiées comme extrêmement préoccupante (SVHC) en conformité avec son article 57.Ainsi, les preuves ayant été établies chez l’Homme, l’Anses conclut que le résorcinol est un perturbateur endocrinien avéré.S’il est identifié en tant que SVHC, le résorcinol sera inscrit sur la liste des substances candidates à la procédure d’autorisation au titre de REACH.
Sur la base des données expérimentales et cliniques disponibles, les experts de l’Anses ont établi que cette substance remplit tous les critères de danger nécessaires pour être définie en tant que perturbateur endocrinien selon les critères de l’OMS et les recommandations de 2013 de la Commission européenne