Le gouvernement d’Emmanuel Macron avait commandé en août 2017 un rapport d’évaluation de la stratégie sur les perturbateurs endocriniens ( SNPE) mise en place par le gouvernement précédent en 2014 : celui ci vient d’être publié par l’inspection générale des affaires sociales (IGAS), le Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD) et le Conseil général de l’alimentation, de l’ agriculture et des espaces ruraux (CGAAER) et l’ont remis à leurs ministères de tutelle. La France est l’un des rares pays d’Europe, avec la Suède et le Danemark à avoir élaborée une telle stratégie.
Ce rapport des trois institutions forme l’un des premiers documents officiels résumant, dans un langage non technique, l’étendue des problèmes posés par les perturbateurs endocriniens (PE). Ces substances – pesticides, plastifiants, solvants, etc. – sont présentes dans une grande diversité d’objets ou de produits du quotidien et dans la chaîne alimentaire. Elles ont en commun d’interférer avec le système hormonal des humains et des animaux.
Est souligné le manque de suivis d’impacts que ce soit pour la surveillance des sols, la surveillance de l’air , tout comme pour les impacts de ces substances sur les milieux et les écosystèmes insuffisamment étudiés, et ce, alors qu’historiquement, les premiers effets des PE ont été relevés sur la faune et « ont servi de signal d’alarme pour la santé humaine ».De plus, les auteurs insistent sur le fait que le sujet des PE et des effets cocktails remet en cause les raisonnements classiques de la toxicologie et nécessite donc une nouvelle approche, sans compter leurs jugements clairs”: la question n’est pas seulement sanitaire ou environnementale, mais concerne aussi la crédibilité des pouvoirs publics.”
En conclusion, si les auteurs reconnaissent l’intérêt de la SNPE, ils en pointent aussi les carences en matière d’efficacité et la nécessité d’amplifier ses objectifs. Ils recommandent que la nouvelle SNPE s’inscrive dans le long terme et se concrétise par un plan d’action avec un calendrier établi et se déploie autour de 4 axes :
- Développer la recherche
- Renforcer la surveillance sanitaire et environnementale
- Caractériser les dangers
- Gérer les risques
Les auteurs proposent aussi de mieux associer les territoires, de renforcer la coordination et de disposer d’indicateurs d’évaluation.
Pour plus de détails : www.igas.gouv.fr/IMG/pdf/2017-117R.pdf