Le rapport de la plateforme des experts pour la biodiversité et les écosystèmes (Ipbes), est rendu public ce 6 mai 2019, il souligne que l’Humanité doit changer profondément sa manière d’exploiter la nature.
Audrey Azoulay Directrice générale de l’Unesco insiste sur la dépendance qu’a l’humanité face au monde vivant et à sa diversité. Alors qu’est dévoilé, ce lundi, le premier rapport intergouvernemental d’évaluation mondiale sur la biodiversité, Audrey Azoulay, directrice de l’Unesco, et Robert Watson, président de l’IPBES, alertent ainsi dans une tribune au « Monde » sur l’urgence d’agir pour protéger « notre patrimoine mondial environnemental »
Le “résumé pour les décideurs” adopté par 132 délégations gouvernementales au siège de l’Unesco à Paris sur la base de 15.000 articles scientifiques et rapports internationaux revus par 145 scientifiques est le fruit de délicates négociations entre représentants d’États aux niveaux de développement économique et d’intérêt politique très divergents. Pourtant, a émergé un consensus alarmiste sur l’état de la planète qui rappelle les constats dramatiques du rapport du GIEC sur les moyens de limiter la hausse des températures mondiales à 1,5°C.Le fait qu’un million d’espèces animales et végétales sont aujourd’hui menacées d’extinction n’est que le signe le plus flagrant d’une mise en coupe réglée par l’Homme de tous les écosystèmes de la planète. “Depuis les années 1970, les tendances dans la production agricole, la pêche, la production de bioénergie, l’utilisation de matières premières sont à la hausse, mais 14 des 18 catégories de service que la nature procure à l’Humanité qui ont pu être évalué, sont en déclin“, affirme le rapport. C’est un regard scientifique qui constate des dommages, assure qu’ils sont réversibles, et va jusqu’à faire des préconisations pour que les objectifs de préservation de la nature mais aussi d’amélioration du bien-être humain soient atteints.
Alors que la population mondiale augmente, les capacités de la terre à fournir de la nourriture, des fibres (coton, lin, laine, bois), de l’eau pure, des matériaux de construction s’affaiblissent.
Nous n’avons pas perdu la bataille. La nature peut être restaurée si tout le monde agit dans le bon sens“. s’exprime Anne Larigauderie, secrétaire exécutive de l’IPBES. Il faut pour cela, selon le terme du rapport, des “changements transformateurs” dont les auteurs ne cachent pas qu’ils sont fondamentaux.