Depuis fin mars, des chercheurs de l’Institut national de la recherche agronomique (Inra)d’Eure et Loire ont pisté l’origine du protoxyde d’azote. En collaboration avec des chercheurs allemands de l’institut de météorologie et de recherche sur le climat atmosphérique et l’environnement (KIT) de Garmisch-Partenkirchen (Bavière), les chercheurs de l’Inra (unité Sols d’Orléans, unité Ecosys du centre Inra Versailles-Grignon) recourent pour cela à trois techniques différentes.
En France,l’agriculture contribuerait à hauteur de 76 % aux émissions de N2O provenant essentiellement de la transformation des produits azotés (engrais, fumier, lisier, résidus de récolte) répandus sur les terres agricoles. Sa production dans les sols et dans l’air à partir des sols est fortement augmentée par la fertilisation azotée.
D’origine bactérienne, les émissions agricoles de N2O constituent un phénomène naturel: elles surviennent lorsque les bactéries du sol, soumises à un manque d’oxygène, passent en respiration anaérobie, utilisant les nitrates pour leur métabolisme. Il s’agit donc d’un mécanisme d’adaptation, amplifié en présence des engrais azotés.
Le protoxyde d’azote (N2O) est un gaz à effet de serre. Son potentiel de réchauffement global à 100 ans est de 298 fois celui du CO2 (sur une base massique), selon le GIEC ce qui est donc un fort contributeur du réchauffement climatique, d’où le fort intérêt de ces recherches.