Un projet de nouveau et « dernier » barrage sur le Rhône, nommé « Rhônergia », vise à produire 140 GWh d’électricité à horizon 2033 sur un dernier secteur encore naturel du Rhône en amont de la Métropole de Lyon. Cette centrale hydroélectrique dite « au fil de l’eau », est déjà inscrite dans le contrat de concession entre l’Etat et la Compagnie nationale du Rhône (CNR), qui court jusqu’en 2041, pourrait produire jusqu’à 140 GWh par an. Ce tronçon situé entre le Nord de l’Isère et l’Ain, long de plusieurs dizaines de kilomètres, pourrait accueillir ce dernier ouvrage hydroélectrique en 2033. Ce secteur à potentiel de production hydroélectrique est compris dans le périmètre de la concession qui a été étendu au Haut-Rhône entre Sault-Brénaz et l’Est de l’agglomération lyonnaise.
Ce projet aurait un impact considérable sur la dernière zone sauvage du Rhône mais il pourrait aussi impacter la ressource en eau de 1,4 million de Grands Lyonnais. La Métropole s’interroge sur l’opportunité d’un tel projet au regard de ses impacts environnementaux en matière de continuités écologiques et hydrologiques, mais également de modifications majeures du lit du fleuve et de déstockage de polluants.
Les élus de la Métropole interrogent la pertinence du projet et s’inquiètent de ses impacts
sur la qualité de l’eau des Grands Lyonnais.
Lors de l’enquête publique qui vient de s’achever a été constaté que des incidences sur la ressource en eau interrogent fortement certains acteurs. Ainsi Anne Grosperrin, Vice-présidente de la Métropole en charge du cycle de l’eau s’exprime ainsi : « Le projet Rhonergia fait peser des risques sur de la ressource en eau des habitants de la Métropole de Lyon qu’il faut évaluer et maitriser avec une grande rigueur technique sur le court, moyen et long terme. A ce stade des études préalables, la Métropole ne dispose pas d’informations et de garanties nécessaires sur la préservation de sa ressource principale…. Pour la Métropole de Lyon, le besoin de répondre à la décarbonation de la production d’électricité doit faire l’objet d’une évaluation sérieuse du rapport bénéfices/risques au regard des enjeux majeurs de préservation de la ressource en eau, de durabilité de l’approvisionnement en eau potable de la Métropole, comme de respect de la biodiversité et des ressources agricoles. »