Face aux débats que suscitent les conséquences du dérèglement climatique et de l’inflation sur notre système agricole et alimentaire, Pierrick De Ronne, président de Biocoop et du syndicat La Maison de la bio, défend le principe d’une sobriété alimentaire et agricole contre le recours au modèle intensif.
Le GIEC a depuis longtemps identifié que notre système agroalimentaire mondial était responsable de 29 % des émissions de gaz à effet de serre.
L’ agriculture est responsable de 80 % de la déforestation dans le monde et représente 70 % de l’utilisation de l’eau douce, les systèmes alimentaires rejettent 27 % des émissions de GES, ou encore la production alimentaire est responsable de 70 % de la perte de biodiversité terrestre et de 50 % de la perte de biodiversité en eau douce ! En un mot : notre système alimentaire fait aujourd’hui partie intégrante du problème.
Par ailleurs il souligne la nécessité de réduction drastique des pesticides chimiques et engrais de synthèse avec une limitation des impacts de l’agriculture sur la biodiversité.
Prônons la transparence sur les produits afin que les consommateurs puissent connaître l’impact de leurs achats sur l’utilisation de pesticides, la biodiversité, le rejet de carbone et le bien-être animal. Enfin, réglons la question sociale de l’accès à une alimentation de qualité en en faisant une priorité. Pour éviter les pénuries, certains appellent au recours décuplé à un modèle intensif, alors qu’il est au contraire crucial d’engager une transformation en profondeur de nos modèles agricoles et alimentaires vers davantage de sobriété et d’efficacité, pour assurer aux générations futures un accès durable à une nourriture saine.
La sobriété alimentaire locale est une opportunité mais aussi la condition à l’avènement d’une prospérité agricole réinventée, plus juste et plus durable.