Le Pr Belpomme rappelle son étude sur l’hypersensibilité aux ondes électromagnétiques

Dans la revue  Santé magazine

Pr Belpomme : “L’électrosensibilité n’est pas une maladie psychiatrique”.

Une batterie de tests suffirait à diagnostiquer une hypersensibilité aux ondes électromagnétiques. Les résultats d’une étude menée par le Pr Belpomme viennent d’être publiés dans une revue scientifique. Il répond à nos questions.

Depuis plusieurs années, le Pr Dominique Belpomme, cancérologue à l’origine, s’intéresse au phénomène d’intolérance aux champs électromagnétiques (des téléphones portables, du wifi…) et à la sensibilité aux produits chimiques multiples, deux syndromes qui ont beaucoup de points communs.

Sa dernière étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Reviews on Environnemental Health, met en évidence des anomalies au niveau sanguin et urinaire. Le diagnostic est basé sur une batterie de tests. Un traitement peut être proposé. Les explications du Pr Belpomme.

Santé magazine : Peut-on aujourd’hui poser un diagnostic objectif d’électrosensibilité ?

Pr Belpomme : Oui, c’est ce que nous faisons actuellement avec les malades qui viennent nous voir en consultation. Je ne signe aucun certificat médical sans avoir connaissance des résultats de la batterie de tests que nous avons mis en place. L’examen clinique ne suffit pas. Nous faisons appel à des tests sanguins et urinaires et à l’échodoppler cérébral pulsé qui montrent des anomalies du flux sanguin au niveau du cerveau.

Ces tests sont proposés en routine au Canada et dans certaines parties des Etats-Unis. En France, ils ne sont pas possibles dans tous les laboratoires et surtout, pour l’échodoppler cérébral pulsé, nous ne disposons que d’une seule machine fonctionnelle et elle est située à Paris.

Les résultats que vous publiez permettent-ils de mieux comprendre le mécanisme de la maladie ?

Oui, il s’agit d’un phénomène inflammatoire qui siège dans le cerveau, une neuro-inflammation induite par les champs électromagnétiques. Ce n’est pas une maladie psychiatrique ou psychosomatique.

Cette neuro-inflammation libère différents facteurs, notamment de l’histamine augmentée dans 40 % des cas. Il y a en plus un mécanisme de stress oxydant identifié grâce à un marqueur biologique, la nitrotyrosine élevée dans 28 % des cas. Mais le phénomène est sans doute encore plus complexe avec d’autres marqueurs possibles.

Quels sont les espoirs de traitement pour les patients ?

Grâce à l’identification de ces marqueurs, nous avons pu mettre en place un traitement, à base d’anti-histaminiques de type H1 chez les personnes qui ont une histamine augmentée et d’antioxydants lorsque le nitrotyrosine est trop élevée. Pour la revascularisation du cerveau, nous faisons appel au ginkgo biloba et à la papaye fermentée.

On ne peut pas parler de guérison, mais ces traitements permettent de diminuer l’intensité des symptômes. Six à sept fois sur dix, il y a une nette amélioration avec une reprise du travail possible. Les personnes électrosensibles restent néanmoins très vulnérables aux champs électromagnétiques et doivent les éviter le plus possible.

Les malades sont-ils aujourd’hui pris au sérieux par le corps médical ?

Oui, Aujourd’hui, 30 % des malades nous sont adressés par des médecins, y compris des psychiatres. Le corps médical commence à bouger. Nous avons une liste d’environ mille médecins qui nous ont adressé ou ont pris en charge des patients et ils remplissent eux-mêmes les demandes de reconnaissance du handicap.

À lire : le livre du Pr Belpomme : Comment naissent les maladies et que faire pour les éviter ?, sortira en mars 2016 aux éditions – Les liens qui libèrent.

Source : Reviews on Environnemental Health,
www.psychostrategy.net/2017/06/pr-belpomme-l-electrosensibilite-n-est
-pas-une-maladie-psychiatrique.html