La croissance du plastique, c’est quand même 3% par an soit un doublement de la production mondiale en vingt ans.
Le livre de Dorothée Moisan « Les Plastiqueurs »
Dorothée Moisan est journaliste free-lance. Après avoir travaillé pour l’Agence France-Presse, elle s’est spécialisée dans les questions climatiques et environnementales. Elle enquête sur ces industriels qui empoisonnent l’environnement . L’objectif ? Informer sur la dangerosité de la pollution par les déchets plastiques, microplastiques, nanoplastiques et les produits chimiques associés.
Avec environ 400 millions de tonnes par an en 2022 (quantité susceptible de doubler avant 2040) et issus d’hydrocarbures fossiles à 90 %, ils sont devenus omniprésents. Près de 9 % des déchets plastiques sont recyclés, tandis que 12 % sont incinérés. Le reste est mis en décharge ou perdu dans la nature, se dégradant peu à peu en microplastiques et en nanoplastiques, ce qui en fait un problème très préoccupant. Cette pollution a un impact réel sur la santé, car de nombreux produits chimiques associés aux plastiques sont reconnus comme des perturbateurs endocriniens.
À l’image du tabac en son temps, ou plus récemment de Monsanto, les industriels s’emploient à fabriquer du doute, minimiser les dangers du plastique pour détourner l’attention de la face cachée de l’iceberg. Car au-delà de la pollution visible qu’il génère, le plastique nous empoisonne au quotidien. Un poison impalpable fait d’additifs toxiques et de microparticules qui imprègnent l’air, l’eau, les sols et les corps. Pollution, danger climatique, mortalité accrue, chute de la fertilité… l’ingestion des plastiques perturbe même l’estomac des animaux et leur processus de digestion et peuvent précipiter leur mort.