Les doyens des facs de médecine demandent la suppression du numerus clausus, qui a montré ses limites en termes de gestion de la démographie médicale et des déserts médicaux .
Cette assemblée demanderait donc que :
Le nombre de places soit déterminé en fonction des besoins du territoire, en liaison avec les régions, le conseil de l’ordre des médecins et les acteurs de terrain.
Les Universités concluraient des « contrats d’objectifs » pour remplir ces besoins. En résulteraient un accroissement du nombre de médecins formés et des moyens accordés aux facultés concernées. Jean-Luc Dubois-Randé, président de la Conférence des doyens de médecine, souligne en effet l’ampleur des besoins : « Trois diplômés sur quatre décident de s’installer pour exercer la profession de soignant, et de nouveaux métiers se développent aux confins de la médecine et des nouvelles technologies, d’ingénieur, ou de manageur médical… » Et de rappeler que 30 % des nouveaux médecins s’installant en France ont obtenu leur diplôme dans un autre pays européen…
Pour les doyens, la suite du cursus doit être entièrement remise à plat. Ainsi, ils remettent en cause le rôle central actuel des « épreuves classantes nationales » (ECN), concours qui détermine l’accès aux spécialités à la fin de la sixième année. Les professeurs de médecine voudraient ouvrir des voies parallèles à ces fourches caudines, « pour des projets professionnels originaux identifiés et/ou des projets de santé professionnels adaptés aux territoires », explique leur communiqué. « Nous recommandons d’organiser très tôt le parcours professionnel des étudiants, et les stages, et de leur faire des propositions de trajectoires professionnelles. L’expérience montre que la relation avec le maître de stage est un élément déterminant de la décision d’installation », plaide M. Dubois-Randé.
Avec plus de diplômés en médecine – par la suppression du numerus clausus – et l’instauration de nouveaux parcours, le manque de professionnels de santé dans les zones sous-dotées pourrait être comblé, sans pour autant remettre en question le principe de la liberté d’installation sur le territoire d’« autant que nous disposons maintenant des outils pour attirer les diplômés dans les zones sous-dotées, comme les contrats de service public ou les maisons pluridisciplinaires de santé », argue le président de la Conférence des doyens.